Comme chaque année, le Médiateur national de l’énergie vient de publier son baromètre Énergie-Info 2022. C’est le résultat d’un sondage réalisé auprès des consommateurs permettant de montrer leur état d’esprit dans le contexte de la crise des marchés de l’énergie.

Chaque année, le Médiateur national de l’énergie commande un sondage auprès d’un institut afin de connaître la perception du marché par les consommateurs. En 2021, 89 % des sondés se disent préoccupés par leur consommation d’énergie.

Ils étaient 84 % l’an dernier et 79 % en 2020. Ce n’est pas étonnant dans le contexte de la flambée des prix de l’énergie sur les marchés de gros, même si les ménages sont protégés par le dispositif du bouclier tarifaire mis en place par l’État.

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Moins de confort thermique pour économiser

Pour 82 % des personnes interrogées, les factures d’énergie représentent une part importante de leurs dépenses. Ils étaient 79 % l’an dernier. Cette situation crée de la précarité énergétique. À ce titre, 22 % des consommateurs disent avoir souffert du froid l’hiver dernier, notamment parce qu’ils sont de plus en plus nombreux à restreindre le chauffage pour faire baisser leurs factures (69 % contre seulement 53 % en 2020).

À noter que près de 60 % des sondés ont également souffert d’un excès de chaleur dans leur logement l’été dernier, pendant au moins 24 h. Les ménages font donc déjà des efforts pour diminuer leurs consommations, avec comme motivation principale de faire baisser leur facture d’énergie pour la grande majorité d’entre eux (86 %).

9 personnes interrogées sur 10 affirment suivre un comportement de sobriété énergétique. Parmi eux, certains font déjà attention à leurs consommations et d’autres comptent le faire. Parmi les actions envisagées pour faire baisser leurs consommations, l’extinction des lumières est la plus citée, suivi par la baisse du chauffage pendant les absences et la mise en veille des appareils électriques.

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Reporter les consommations n’est toujours évident pour les ménages

De ce point de vue, le Médiateur national de l’énergie, Olivier Challan Belval regrette que « décaler une partie de sa consommation d’électricité à un autre moment que lors des pics de consommation est l’un des gestes moins souvent évoqués, probablement car il n’est pas encore bien compris ». C’est effectivement un geste qui devrait compter cet hiver, pour traverser les moments de tension sur le réseau sans risque de coupure et éviter de faire appel aux moyens de production les plus polluants.

En réalité, à moins d’avoir souscrit un contrat spécifique qui encourage le report des consommations en heures creuses (tel qu’un contrat heures pleines/heures creuses ou EJP), le fait de décaler ses usages en dehors des pics de consommation n’apporte aucun avantage financier pour le consommateur. Or, ce sont bien les considérations financières qui le motivent.

Il faudrait donc développer ce type de contrats prévoyant des contreparties financières si l’on souhaite que les consommateurs jouent le jeu du report de leurs usages en cas de pic de demande sur le réseau.

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Une mauvaise image de l’ouverture des marchés à la concurrence

Par ailleurs, ce sondage permet de soulever un autre point intéressant s’agissant du ressenti des consommateurs vis-à-vis de l’ouverture du marché de l’énergie à la concurrence. Pour 43 % d’entre eux, elle aurait entraîné une hausse des prix et même une détérioration de la qualité de service pour 28 % des sondés.

Ces chiffres sont en constante augmentation depuis 2020. Réalisé par l’institut Becoming, le sondage a été effectué du 1er au 16 septembre 2022 auprès de 2 006 foyers français par voie électronique.

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