Le solaire photovoltaïque est intermittent. Sauf si les centrales solaires se situent dans l’espace. Une idée folle ? Plus tant que ça, assurent aujourd’hui des chercheurs.

L’un des gros inconvénients du solaire photovoltaïque, c’est qu’il ne produit nécessairement que de manière intermittente. Nécessairement ? Partant de panneaux solaires installés au sol, en tout cas. Mais imaginez que l’on puisse comme suspendre des cellules photovoltaïques au-dessus des nuages… Mieux, dans l’espace. Là, la lumière de notre soleil est en moyenne dix fois plus intense qu’au sol. Et elle pourrait être disponible 24/24.

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Le solaire photovoltaïque dans l’espace, une idée pas si nouvelle

L’idée est dans l’air depuis bien longtemps. Mais jusqu’ici, les défis à surmonter semblaient un peu trop importants. Urgence climatique aidant, l’idée apparaît toutefois de plus en plus séduisante. Ainsi, il y a un peu plus d’un an, l’Agence spatiale européenne (ESA) estimait qu’un seul satellite pourrait porter une puissance d’environ 2 GW. De quoi alimenter un million de foyers. Et surtout, l’équivalent de quelque 6 millions de panneaux photovoltaïques au sol !

Le programme SOLARIS a été lancé pour développer les solutions appropriées. Même si les experts de l’ESA assurent que le solaire spatial ne nécessiterait aucune avancée technologique majeure, l’étape de transmission de l’électricité — par des ondes radio, par exemple — vers des centrales de réception à terre demanderait à être étudiée. Et notamment ses impacts potentiels sur l’environnement et la santé humaine. La viabilité économique resterait celle qui appellerait au plus de progrès.

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Les centrales solaires dans l’espace, ça fonctionne

Des chercheurs de l’université de Surrey (Royaume-Uni) apportent aujourd’hui des précisions importantes sur la question. Ils ont mis en orbite un satellite équipé de panneaux solaires photovoltaïques afin de tester le comportement des cellules et leur capacité de production. Et quelque 30 000 orbites plus tard, leurs résultats sont plus qu’encourageants.

D’abord parce que le satellite était conçu pour durer uniquement un an, et qu’il reste toujours opérationnel après six années au compteur. Ensuite parce que les données montrent que les cellules solaires à base de tellurure de cadmium — pour couvrir une plus grande surface, être plus légères et fournir une puissance supérieure aux cellules actuelles — ont bien résisté aux radiations. Leur structure en couche mince ne s’est pas détériorée dans les conditions thermiques et de vide difficiles de l’espace. Même si leur efficacité a diminué avec le temps. « Cette technologie de cellules solaires de très faible masse pourrait conduire au déploiement de grandes centrales solaires à faible coût dans l’espace », concluent les chercheurs. Une conclusion qui semble d’autant plus juste que les coûts de mise en orbite ont récemment chuté.

Déjà, une société basée dans l’Oxfordshire (Royaume-Uni) annonce qu’elle sera en mesure de mettre en orbite un réseau solaire de 2 kilomètres dès 2035.