De l’extraction des matières premières à la fabrication des panneaux, la Chine domine largement l’industrie photovoltaïque mondiale. Attirée par des prix faibles et des capacités de production élevées, l’Europe est de loin son principal client. Sa transition énergétique est devenue extrêmement dépendante à un seul et unique acteur, alerte l’Agence Internationale de l’Énergie (IEA).

L’Europe satisfait seulement 3% de sa demande en panneaux solaires photovoltaïques. L’immense majorité de ses installations proviennent donc de l’étranger, principalement de Chine. L’empire du Milieu est parvenu à s’imposer comme un acteur incontournable de l’industrie photovoltaïque mondiale. Extraction et transformation des matières premières, fabrication des lingots, wafers, cellules et panneaux : elle maîtrise l’ensemble de la chaîne et offre des coûts parmi les plus faibles.

Selon un récent rapport de l’Agence internationale de l’énergie (IEA), la Chine contrôle 80 % des processus industriels du photovoltaïque dans le monde. Près de 75 % des modules photovoltaïques y sont fabriqués. Le pays représente près de 80 % des extractions de silicium, le principal composant d’un panneau. Plus de 90 % des « wafers », ces tranches extrêmement fines de silicium polycristallin qui constituent les cellules, y sont réalisés.

Capacités de production photovoltaïque par pays/région en 2021 / Infographie : IEA

1 panneau sur 7 provient d’une seule usine chinoise

Un panneau sur 7 produit dans le monde provient d’une seule usine chinoise, affirme l’IEA. La province chinoise du Xinjiang représente quant à elle 40 % de la fabrication mondiale de silicium de qualité photovoltaïque. « Le monde dépendra presque entièrement de la Chine pour l’approvisionnement en composants clés pour la production de panneaux solaires jusqu’en 2025. Sur la base de la capacité de fabrication, la part de la Chine dans la production mondiale de silicium, de lingots et de wafers atteindra bientôt près de 95 %. » estime même l’organisation.

« Dans toute chaîne d’approvisionnement mondiale, ce niveau de concentration représente une vulnérabilité considérable. Le solaire photovoltaïque ne fait pas exception » alerte-t-elle. Notre dépendance à l’industrie photovoltaïque chinoise serait un réel danger pour la transition énergétique, alors que la puissance mondiale installée de cette filière doit « plus que quadrupler pour atteindre 630 GW d’ici 2030 ».

Un objectif qui devra absolument être atteint afin de satisfaire l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050 fixé par l’IEA. Par ailleurs, le photovoltaïque n’est pas la seule énergie de transition à être dépendante de la Chine. Le pays possède de nombreux producteurs d’éoliennes et quelques fabricants européens y ont ouvert des usines.

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