La Belgique vient de commencer la construction de la toute première île énergétique au monde, située en mer du Nord. À terme, cette infrastructure deviendra un élément clé du parc éolien belge en pleine expansion.
Comme dans d’autres pays européens, l’éolien offshore contribuera à la décarbonation de l’électricité en Belgique. Depuis 2020, environ 2,2 GW d’éoliennes ont été installés dans une première zone située en mer du Nord. Afin d’atteindre l’objectif fixé entre 5,4 et 5,8 GW de puissance offshore totale, une nouvelle zone baptisée « Zone Princesse Elisabeth » a été définie. Celle-ci s’étend sur environ 285 km² et accueillera près de 3,5 GW supplémentaires.
Dans le cadre de ce nouveau projet, le pays a décidé de construire une plateforme maritime où seront regroupés les câbles provenant des futures centrales éoliennes dans le but de faciliter l’acheminement de l’électricité vers le continent. Ainsi est né le projet de l’île énergétique artificielle, « Princesse Elisabeth », qui se situera à 45 km des côtes belges, et s’étendra sur une superficie de 6 hectares. L’installation servira également de point d’atterrage pour les câbles sous-marins reliant la Belgique au Royaume-Uni et au Danemark. Le projet sera piloté par le groupe ELIA, gestionnaire du réseau de transport d’électricité belge, qui vient d’ailleurs d’annoncer la réussite de la mise en place des premiers composants de l’île.
La fondation sera composée de 23 caissons en béton qui formeront le périmètre extérieur, tandis que la partie intérieure sera remplie de sable. À la surface seront installées les infrastructures électriques, protégées contre les vagues et les inondations grâce à un imposant mur de protection.
Le 30 avril dernier, le groupe ELIA a ainsi annoncé la réussite de l’installation des deux premiers caissons pesants chacun 22 000 tonnes, sur les 23 unités prévues. Les travaux ont été confiés à un consortium regroupant les entreprises belges DEME et Jean De Nul. Ces caissons ont été transportés par quatre bateaux remorqueurs depuis le port de Vlissingen, aux Pays-Bas, où ils ont été construits. Un système d’ancrage avait déjà été préinstallé sur le site. Pour leur immersion, les caissons ont d’abord été remplis d’eau. Une fois posés sur le fond marin, ils ont été remplis de sable avant d’être scellés pour éviter toute fuite de leur contenu. Une couche de protection rocheuse a été ensuite ajoutée pour sécuriser l’installation contre d’éventuelles tempêtes estivales.
L’ensemble des opérations, du transport à l’installation, a duré 24 heures et a mobilisé une dizaine de navires et près de 150 personnes. D’après le calendrier du groupe, la construction de l’île énergétique devrait être achevée en 2026, et celle des équipements électriques, en 2030. À terme, cette installation deviendra « un élément essentiel de l’approvisionnement électrique de la Belgique », a affirmé l’entreprise.
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