Le calendrier du démantèlement de la seule centrale nucléaire bretonne se précise. La déconstruction du réacteur devrait démarrer en 2027, pour une fin totale du chantier en 2041.
Il paraît interminable, et pourtant, il avance. Le chantier de démantèlement de la centrale expérimentale de Brennilis, dans le Finistère, vient d’entrer dans sa dernière phase de travaux. Celle-ci consiste à évacuer le bloc réacteur, qui constitue le cœur de la centrale. Pour l’heure, la centaine de personnes qui travaille quotidiennement sur le site s’affaire à déconstruire l’ensemble des tuyaux et des canaux qui encerclent le bloc réacteur.
L’objectif de cette opération est tout simplement d’en faciliter l’accès. À partir de 2027, ce sont des robots qui prendront le relais pour découper le réacteur et permettre son évacuation. Cette opération est loin d’être anodine. Si tous les combustibles ont déjà été évacués et toute la tuyauterie a été rincée, le bloc réacteur comporte encore des matériaux contaminés et radioactifs. Sans recours à des robots spécialement conçus pour cette mission, il aurait fallu attendre une quarantaine d’années avant de pouvoir procéder au démantèlement total, afin que les niveaux de radioactivités baissent suffisamment pour permettre une intervention humaine.
En théorie, le démantèlement du site devrait prendre fin en 2041. Il reste donc entre 16 ans de travaux !
À lire aussiDémantèlement des installations nucléaires : certaines seraient un casse-tête en FranceLe retour à la nature du site marquera la fin d’un démantèlement qui aura duré trois fois plus longtemps que la période d’exploitation de la centrale. En effet, celle-ci a été mise en service en 1966 pour un arrêt définitif en 1985. Ce réacteur expérimental, d’une puissance de 250 MWe, avait la particularité d’être un réacteur à eau lourde refroidi au gaz carbonique. Il s’agit de la seule centrale de ce type en France. Les travaux de démantèlement ont démarré dès tôt avec le déchargement des combustibles nucléaires et la vidange des circuits. À partir de 1995 doit commencer la deuxième phase du démantèlement, qui consiste à décontaminer et déconstruire les bâtiments hors réacteur, évacuer les déchets nucléaires et confiner le bâtiment du réacteur.
Néanmoins, tout se complique à l’aube de la troisième phase. Celle-ci doit permettre le démantèlement des échangeurs thermiques, du bloc réacteur et la démolition de tout le bâtiment du réacteur. Or, elle engendre un nouveau type de déchets radioactifs, pour lesquels règne une incertitude sur la manière de les gérer. En parallèle, un niveau de radioactivité encore élevé rend la gestion du démantèlement plus complexe. La situation reste au point mort pendant plusieurs années, même si EDF parvient tout de même à avancer sur certains éléments. Finalement, le décret autorisant la dernière phase du démantèlement est publié au Journal officiel le 28 septembre 2023, permettant à EDF de réellement avancer sur la dernière phase du chantier.
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