Après avoir célébré ses trente ans l’année dernière, la centrale nucléaire de Daya Bay en Chine vient de fêter ses 1 000 térawattheures (TWh) de production. Autre fait intéressant : cette installation, qui est la plus vieille du pays, porte une part d’ADN français.
Située à Shenzhen, dans la province du Guangdong, la centrale nucléaire de Daya Bay a ainsi atteint le seuil du pétawattheure (PWh), soit 1 000 térawattheures (TWh) après 31 ans d’exploitation. Bien sûr, ce chiffre n’est quasiment rien face à l’immense besoin électrique de la Chine, qui consomme presque 10 000 TWh d’électricité en seulement un an. Mais ce cap est symbolique pour cette centrale qui exploite les tout premiers réacteurs nucléaires installés dans le pays. En France, par exemple, seules les centrales de Gravelines, du Tricastin et du Blayais dépassent le pétawattheure à ce jour.
L’annonce a été faite par le géant China General Nuclear Power Group (CGN). Ces 1 000 TWh, explique le groupe, correspondraient à 300 millions de tonnes de charbon économisées. Avec une puissance installée de 6 GW, la centrale aura également permis d’éviter l’émission de plus de 800 millions de tonnes de CO₂.
À lire aussiFeu vert pour la construction de dix nouveaux réacteurs nucléaires en ChineLa centrale nucléaire de Daya Bay figure parmi les plus grands regroupements de réacteurs à eau pressurisée (REP) en Chine, voire dans le monde. Il dénombre six unités, dont les deux premières sont issues directement d’une collaboration franco-chinoise. En effet, lorsqu’elle se lançait dans le nucléaire dans les années 80, la Chine évaluait les programmes nucléaires mondiaux, et avait conclu que celui de la France était le plus réussi alors que celle-ci était en train de construire une trentaine de réacteurs. Pékin s’est ainsi tourné vers EDF, qui a su y apporter la technologie et le savoir-faire français.
Deux premiers réacteurs de 985 MW unitaires ont été ainsi construits à Daya Bay et mis en service en 1994. Leur production était en grande partie destinée à approvisionner Hong Kong qui se situe à environ 50 km du site. Entre 2002 et 2003, deux réacteurs supplémentaires de 985 MW ont été mis en service. Ceux-ci appartiennent à la centrale de Ling Ao I, une extension de Daya Bay. Neuf ans plus tard, la deuxième phase de Ling Ao, composée de deux nouveaux REP de 1080 MW chacun, a été branchée au réseau.
À lire aussiCes réacteurs nucléaires que la Chine construit à tour de brasCompte tenu de leur âge, ces réacteurs devraient poursuivre leur activité encore plusieurs années. D’autant que des centaines de mises à niveau auraient été apportées afin d’améliorer leur fiabilité et leur sécurité. Selon CGN, la centrale a même commencé à intégrer l’intelligence artificielle pour optimiser ses opérations nucléaires.
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