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Hydrogène : pourquoi cette usine toute neuve à 1 milliard d'euros ne sert plus à rien

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Par Laurent GAUTHIERPublié le 28 novembre 2025
L'usine Symbio à Saint-Fons / Image : Eiffage.

Cet été, la nouvelle a été comme un coup de tonnerre pour la filière hydrogène : Stellantis met fin à son programme de développement de pile à combustible à hydrogène. Avec des conséquences critiques pour la société Symbio. Symbio, en effet, voit là disparaître son principal marché.

C’est par communiqué de presse que le constructeur automobile, issu de la fusion des groupes PSA et Fiat-Chrysler, a indiqué ne pas percevoir de perspective à moyen terme pour le marché de l’hydrogène. Les raisons invoquées sont principalement la disponibilité d’infrastructures de ravitaillement, la hauteur des investissements à consentir, ainsi que le manque de rentabilité sans incitation gouvernementale. Et cela conduit le groupe à abandonner le lancement de sa nouvelle gamme de véhicules Pro One, propulsés par pile à combustible à hydrogène.

C’est Symbio qui devait produire ces mêmes piles à combustible. Et en masse. Dans la toute nouvelle usine « SymphonHy » située à Saint-Fons, dans la métropole de Lyon. Et Stellantis devait être son principal client, à hauteur de 80 % du chiffre d’affaires.

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Une usine très dépendante de Stellantis

Ce revirement était pour le moins inattendu ; en effet, Stellantis est actionnaire de Symbio, à hauteur d’un tiers. C’est donc toute une filière hydrogène qui était en cours de constitution. Il n’en reste pas moins que l’avenir de l’usine, inaugurée en décembre 2023, est aujourd’hui sérieusement compromis. Or, nous parlons là en effet d’une usine de près d’un milliard d’euros, dont 600 millions avaient été débloqués par l’État, la région et l’Union européenne. Une usine dotée en outre d’une importante portée symbolique, car elle devait préfigurer la mobilité de demain.

Pour l’heure, les deux autres actionnaires de Symbio, les équipementiers Forvia et Michelin, relèvent un « revirement inattendu » qui « aura des conséquences opérationnelles et financières irréversibles pour Symbio» ; les deux sociétés chercheront des contreparties à ce revirement de Stellantis, tout d’abord au travers d’une conciliation. Et si la direction de Symbio de son côté cherche des marchés de substitution, les salariés de l’entreprise sont laissés dans l’incertitude. À ce titre, ils se sont mobilisés le 19 novembre sur le site de production. Ce sont en effet pas moins de 530 emplois qui sont aujourd’hui menacés.

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