Dans un monde dominé par les réseaux sociaux et l’information continue, la réalité a parfois du mal à se faire entendre. Dernier exemple en date : le bang supersonique d’un avion, transformé en effondrement d’éolienne.
Au début du mois d’août, en Belgique, une fake news à base d’éoliennes s’est répandue comme une traînée de poudre, avec des conséquences pour le moins cocasses. Tout commence par une grosse détonation, entendue à Orp-Jauche, en plein cœur du Plat Pays. Si ce bruit assourdissant a vraisemblablement été causé par un avion de chasse franchissant le mur du son, la question de son origine a attisé les curiosités sur les réseaux sociaux, et en particulier sur Facebook. Un utilisateur a notamment affirmé qu’il s’agissait d’une éolienne tombée à Jandrenouille, une commune d’Orp-Jauche, en illustrant son propos par la photo d’une éolienne tombée dans le Loiret, en 2018.
Il n’aura pas fallu plus longtemps pour que le média belge RTL Info s’empare de la pseudo-information, et la relaie à travers un article, supprimé depuis, mais encore consultable ici. Le journaliste belge Vincent Flibustier, qui a eu vent de l’histoire, l’a partagé sur ses réseaux, en gratifiant ses abonnés de quelques précisions supplémentaires. Il a ainsi expliqué que la personne ayant relayé l’information n’était autre que le porte-parole de la Police Fédérale belge. D’ailleurs, le bourgmestre de la commune concernée a, à son tour, commenté l’information pour signaler que les secours avaient été prévenus.
À lire aussiOpposition à l’éolien : un mât de mesure vandalisé dans cette communeSi la situation prête à sourire, elle illustre parfaitement le fait que les éoliennes sont une cible privilégiée, et font régulièrement l’objet de fausses informations. On se souviendra notamment de cet article de 2016, publié par le Canard Enchaîné, qui annonçait à tort que plus de la moitié des éoliennes n’étaient pas raccordées au réseau électrique.
Plus récemment, en 2021, Stéphane Bern a publié une tribune dans Le Figaro contre la multiplication des parcs éoliens. Néanmoins, il avait indiqué qu’elles ne fonctionnaient que 25 % du temps, ce qui est factuellement erroné puisque l’ADEME a indiqué un taux de fonctionnement compris entre 75% et 95 %. En réalité, les 25 % correspondent au facteur de charge, c’est-à-dire à la production moyenne, par rapport à la puissance maximale de la turbine.
Le ministère de l’Écologie a plusieurs fois tenté de contrer la désinformation, notamment en 2021 avec un document intitulé « Le vrai/faux sur l’éolien terrestre ». Malheureusement, même ce document a été critiqué pour cause d’approximations sur certaines données. Ce document, disponible en ligne, ne mentionne l’intermittence propre à l’éolien qu’en la comparant aux maintenances programmées des centrales nucléaires. De la même manière, le document compare le coût du MWh d’électricité produite par une éolienne à celui d’une centrale à gaz pour obtenir une balance favorable à l’éolien, en omettant de le comparer au nucléaire.
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