AccueilSolaireLa France a gâché 10 % de son électricité renouvelable depuis début 2025

La France a gâché 10 % de son électricité renouvelable depuis début 2025

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Par Kevin CHAMPEAUPublié le 18 septembre 2025
Illustration : Getty, modifiée par RE.

L’année 2025 s’annonce comme une année record en matière de production photovoltaïque. Mais faute de flexibilité à l’échelle nationale, une partie importe de cette production risque d’être perdue. Pour éviter que la situation ne se reproduise, une seule solution semble envisageable : multiplier les systèmes de stockage. 

Produire de l’électricité renouvelable, c’est bien. Pouvoir l’utiliser, c’est mieux ! C’est d’ailleurs le nouveau défi qui attend RTE. Le gestionnaire de réseau français a analysé que, sur la première moitié de l’année, il n’avait pas pu utiliser l’entièreté de la protection d’énergie renouvelable, entraînant ainsi des prix négatifs. Ces prix négatifs ont représenté 363 heures, soit 8 % du premier semestre. Cette situation est particulièrement flagrante avec la production d’énergie solaire, qui est à son maximum entre 11 heures et 15 heures, tandis que le pic de consommation en France se situe entre 18 heures et 20 heures. Cette situation n’est pas près de s’améliorer puisque sur le premier semestre 2025, 2,1 GW de capacité photovoltaïque supplémentaire ont été raccordés au réseau, portant le total à 26,4 GW.

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Le stockage d’électricité comme seul remède

À l’heure actuelle, le mix électrique français est largement dominé par le parc nucléaire. Si les réacteurs français peuvent moduler leur production électrique pour s’adapter aux variations habituelles de la consommation, cette modification de puissance est lente, et ne permet pas de suivre efficacement l’intermittence des énergies renouvelables. Pour se convaincre du manque de flexibilité des réacteurs nucléaires, il suffit de voir combien de temps il a fallu à EDF, cet été, pour redémarrer la centrale de Gravelines après que des méduses se soient logées dans les stations de pompage nécessaires au refroidissement des réacteurs. À l’inverse, les centrales thermiques sont parfaitement adaptées aux variations de puissance, et peuvent être fréquemment arrêtées ou redémarrées.

De plus, d’un point de vue financier, le recours aux centrales nucléaires pour moduler la production électrique nationale n’est pas intéressant, car le prix du MWh nucléaire est principalement dû à des frais fixes, contrairement aux centrales thermiques.

Dans ce contexte, c’est le développement de systèmes de stockage d’énergie qui apparaît comme la clé d’un mix électrique entièrement décarboné et comportant une fraction importante d’énergies renouvelables. Mais pour le moment, la France accuse un sérieux retard par rapport à ses voisins européens. Si on compte 61 GW de systèmes de stockage d’énergie par batterie (BESS) en Europe, la France ne dispose que de 1 GW.

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