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La France prend encore du retard sur ses objectifs européens d'énergies renouvelables

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Par Ugo PETRUZZIPublié le 8 juillet 2025
Les miroirs du four solaire d'Odeillo en France / Image : Wikimedia - Björn Appel.

Alors que l’Union européenne a relevé ses ambitions climatiques via la directive RED III, la France prend toujours plus de retard. Si elle atteint enfin, en 2024, son objectif de 23 % d’énergies renouvelables fixé pour 2020, la dynamique ralentit et l’écart se creuse avec les nouveaux objectifs pour 2030.

D’après les données provisoires publiées fin juin par les ministères de la Transition écologique et de l’Aménagement du territoire, les énergies renouvelables représentaient 23 % de la consommation finale brute d’énergie en 2024. Une progression de seulement 0,6 point par rapport à 2023, bien en deçà de la hausse de 1,8 point observée l’année précédente.

Ce ralentissement s’explique par deux facteurs : une croissance moins dynamique de certaines filières, notamment le photovoltaïque (+8,3 % en 2024 contre +11,2 % en 2023), et une légère reprise de la consommation finale brute d’énergie (+0,7 %), qui avait pourtant tendance à baisser ces dernières années.

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L’objectif 2030 est de moins en moins atteignable

Si la France peut se féliciter d’avoir, avec quatre ans de retard, atteint les 23 % exigés par la directive européenne RED I pour 2020, elle reste loin des nouveaux objectifs fixés pour 2030. En effet, la directive révisée RED III (Renewable Energy Directive III), adoptée à l’échelle européenne en 2023, impose désormais un objectif contraignant de 42,5 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale à horizon 2030, avec une ambition portée à 45 % via un mécanisme incitatif. La France, quant à elle, n’a toujours pas transposé cette exigence dans son droit national. Sa loi énergie-climat fixe encore un objectif à 33 %, un niveau désormais obsolète au regard du nouveau cadre européen.

L’écart entre les ambitions européennes et les engagements français devient donc un sujet préoccupant. Non seulement la trajectoire actuelle ne permet pas d’atteindre les objectifs de RED III, mais la dynamique elle-même semble s’essouffler. Le risque : voir la France s’exposer à des procédures d’infraction de la part de la Commission européenne.

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