Avec une superficie de même pas un kilomètre carré (0,44 km² pour être exact), le Vatican dispose de très peu d’espace pour développer le solaire à grande échelle. Pourtant, cette énergie est bien celle qui lui permettra d’atteindre la neutralité carbone. Voici comment.
L’année dernière, le pape François avait fait part de sa vision écologique pour le Vatican dans sa lettre intitulée Fratello Sole (Frère Soleil). « Il est nécessaire de passer à un modèle de développement durable qui réduise les émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, en visant la neutralité climatique », écrivait-il. Le souverain pontife avait alors évoqué un projet de grande centrale solaire sur le champ de Santa-Maria-di-Galeria, situé à 35 km de Rome. Un domaine de 430 hectares, jadis utilisé par le Vatican pour diffuser ses programmes radiophoniques dans le monde entier.
Plus d’un an plus tard, le projet devient réalité. L’Italie et la Cité du Vatican viennent de signer un accord permettant cette nouvelle installation. Avec cette centrale, le plus petit État du monde deviendrait alors le premier pays à atteindre la neutralité carbone, le Saint-Graal de la transition énergétique.
La future centrale sera de type agrivoltaïque, puisqu’elle préservera l’usage agricole du terrain. Aucune information technique sur le projet n’a été révélée, mais l’idée est claire : produire suffisamment d’électricité pour couvrir l’ensemble des besoins énergétiques du Vatican. Le surplus sera injecté dans le réseau local et consommé par les habitants de la région.
Une fois la centrale mise en service, le Vatican rejoindra donc la liste des rares nations ayant déjà un mix électrique 100 % renouvelable, telles que l’Islande, le Bhoutan, le Népal, l’Albanie, le Paraguay, l’Éthiopie ou la République démocratique du Congo. Jusqu’ici, l’État ecclésiastique achetait son l’électricité à l’Italie, mais il a toutefois déjà amorcé sa transition énergétique depuis plusieurs années. En 2008, par exemple, une partie du toit de la salle d’audience papale a été recouverte de plus de 2000 modules photovoltaïques, permettant de fournir à la Cité quelque 300 MWh d’électricité solaire par an.
Le coût du projet est estimé à moins de 100 millions d’euros. Le Vatican sera exonéré des taxes italiennes sur les importations de panneaux, et ne recevra pas les aides attribuées aux Italiens investissant dans le solaire. Et puisque le terrain se situe sur le sol italien, il a été convenu que l’Italie pourra comptabiliser la production de la centrale dans ses objectifs climatiques européens.
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