
Nouveau coup dur pour Alstom. Le géant ferroviaire entend suspendre ses activités liées à l’hydrogène, faute de subventions.
En 2022, l’Europe avait accordé 5 milliards d’euros d’aides publiques pour soutenir la recherche sur l’hydrogène, dans le cadre d’un projet important d’intérêt européen commun (PIIEC). Ces financements étaient répartis entre 41 projets issus de 35 entreprises de 15 pays, dont Alstom faisait partie. Désormais, la multinationale française a décidé de mettre fin aux activités de sa filiale Alstom Hydrogène, une décision actée lors d’un CSE extraordinaire en novembre. En cause selon le groupe ferroviaire : l’interruption du financement des projets par l’État français.
Pour autant, Alstom ne semble pas tourner totalement la page du train à hydrogène. Selon BFM, des discussions seraient en cours avec l’État afin de trouver des solutions et de préserver une filière hydrogène « made in France ». L’entreprise assure également qu’elle respectera ses engagements auprès de ses clients en France, en Allemagne et en Italie. Elle continuera de maintenir les trains déjà livrés et honorera les commandes en cours, dont notamment 12 rames destinées à plusieurs régions françaises.
À lire aussiMalgré ses défauts, le train à hydrogène séduit la Pologne, qui lance son premier trainC’est donc une nouvelle épreuve pour le géant ferroviaire français qui, dès ses débuts dans l’hydrogène, a rencontré des difficultés. Rappelons qu’après avoir livré une flotte de 14 trains Coradia iLint en Basse-Saxe en Allemagne, l’entreprise a dû rappeler l’ensemble de la flotte en 2024 en raison de problèmes de fiabilité et de difficultés d’approvisionnement. Les rames, pourtant exploitées durant plusieurs mois, ont dû être temporairement remplacées par des unités diesel.
Difficile, dans ces conditions, pour une technologie pourtant censée décarboner le transport ferroviaire, d’envisager un avenir radieux. Le directeur d’Alstom, Henri Poupart-Lafarge, avait d’ailleurs reconnu que les trains à hydrogène n’étaient « pas encore mûrs » et nécessitaient encore des progrès. Les piles à combustible souffrent en effet de plusieurs limites : durée de vie encore insuffisante, rendement faible et coûts très élevés. À cela s’ajoutent les défis d’infrastructure, notamment le prix élevé de l’hydrogène vert et le manque de stations de ravitaillement adaptées.
Alstom n’est d’ailleurs pas un cas isolé. Dans l’automobile et l’aérien, la pertinence de l’hydrogène semble sérieusement remise en question. Pour sa part, le constructeur Stellantis a mis fin cette année à son programme de développement de piles à combustible, tandis que d’autres acteurs ont vu ralentir leur cadence.
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