
Avoir un trésor décarboné sous ses pieds, c’est bien, mais encore faut-il pouvoir en faire quelque chose. Une équipe de recherche française a mis au point une technologie permettant d’exploiter l’hydrogène naturel piégé dans les tréfonds de la Lorraine.
Il y a maintenant deux ans, la Française de l’Énergie (FDE) annonçait avoir découvert de l’hydrogène naturel dans les sous-sols lorrains grâce à Regalor, un projet de recherche initialement porté sur l’exploitabilité du gaz de charbon lorrain. Cette découverte laissait alors entrevoir le potentiel du plus grand gisement de dihydrogène naturel au monde.
Néanmoins, la caractérisation de ce gisement et sa potentielle exploitation sont d’une grande complexité. En effet, ce dihydrogène est dissous dans des nappes d’eau souterraines. Pour en savoir plus, un nouveau projet de recherche vient donc d’être lancé sous le nom de Regalor II. Il sera porté par la même équipe de recherche que le précédent, à savoir le laboratoire GéoRessources de l’université de Lorraine et du CNRS. Ce projet vise à comprendre l’origine de ce dihydrogène, à caractériser cette ressource et à définir une méthode d’exploitation. Le projet comporte également des industriels comme Saint-Gobain ou Teréga.
À lire aussiLa course à l’extraction du lithium fait rage en AlsacePour cela, les équipes du projet pourront s’appuyer sur une technologie mise au point pour le projet Regalor, qui a permis de mesurer les concentrations de gaz dans les eaux souterraines. Cette technologie prend la forme d’une sonde équipée d’une membrane semi-perméable. Un peu à la manière du Gore-Tex, technologie bien connue des amateurs de randonnée, cette membrane laisse passer les gaz tout en restant imperméable à l’eau. Contrairement au Gore-Tex, qui fonctionne à une pression atmosphérique, la membrane développée pour Regalor est efficace par des pressions pouvant atteindre 100 à 200 bars.
Cette sonde devrait, dans un premier temps, permettre de déterminer avec exactitude la taille du gisement. Cette mission s’annonce complexe, car la teneur en hydrogène dans l’eau varie en fonction de la pression. Dans un deuxième temps, cette technologie pourrait servir de base à la mise en place d’une usine d’exploitation capable de valoriser cet hydrogène. D’ailleurs, l’objectif de La Française de l’Énergie est ambitieux : mettre l’hydrogène produit sur le marché dès 2029-2030.
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