
Si elle ne possède pas de centrale nucléaire active, la Norvège considère l’atome comme indispensable pour un avenir décarboné. Le pays compte notamment sur le nucléaire pour décarboner le transport maritime. Voici comment.
Dans une dynamique de décarbonation des usages à l’échelle mondiale, le secteur maritime reste un défi colossal. Il représente à lui seul 2 à 3 % des émissions de CO₂ dans le monde. De nombreuses pistes sont étudiées pour permettre cette décarbonation : certains misent sur l’ammoniac tandis que d’autres comptent sur la force du vent. Mais comme pour la production d’électricité décarbonée, le nucléaire suscite de plus en plus d’espoir pour atteindre le zéro carbone.
La Norvège fait partie des pays les plus intéressés en la matière. Le pays scandinave a, en effet, lancé le programme NuProShip, qui vise à concevoir un navire civil à propulsion nucléaire dès 2031. Pour cela, le consortium composé d’industriels et de chercheurs a d’abord étudié quelque 99 projets de réacteurs SMR pour envisager leur compatibilité avec la propulsion de navires.
Désormais, la deuxième phase de ce programme, en partie subventionnée par le gouvernement norvégien, devrait permettre le développement de prototypes issus de deux technologies différentes : les réacteurs à sels fondus (MSR) et les réacteurs de type gaz-hélium.
À lire aussiNavire méthanier à propulsion nucléaire : pourquoi ce n’est plus une utopiePour le développement d’un navire nucléaire civil, dont les applications pourraient aller du porte-conteneur de grande taille au brise-glace, en passant par le navire de croisière ou le méthanier, la sécurité est mise au centre des discussions. Ainsi, le programme s’appuie exclusivement sur des technologies fonctionnant avec une faible pression dans le réacteur, et bénéficiant d’une sécurité passive.
Surtout, les deux réacteurs envisagés devraient utiliser le combustible TRISO. Mis au point dans les années 1960, ce dernier est considéré comme l’un des combustibles les plus sûrs au monde. Il se compose de minuscules particules d’uranium enfermées dans des couches protectrices qui servent de première barrière de confinement. Celles-ci permettent ainsi de retenir les produits de fission. Chaque particule mesure environ 1 millimètre d’épaisseur.
À lire aussiLes navires cargo à propulsion nucléaire, c’est du sérieux !Grâce à cette composition spécifique, le combustible TRISO affiche une très grande tolérance à la chaleur et peut résister à des températures extrêmes, pouvant atteindre les 1600 degrés Celsius. De plus, il améliore la sûreté en confinant les produits de fission et les gaz, ce qui réduit les risques de prolifération en cas d’accident. Il pourrait résister près de 10 000 ans sous l’eau sans fuite.
Outre l’adaptation des technologies de réacteur à une utilisation maritime, le programme va devoir également dessiner les contours de l’arrivée future de navires nucléaires dans les zones portuaires.
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