AccueilNucléairePourquoi la NASA veut installer un réacteur nucléaire sur la Lune d'ici 2030 ?

Pourquoi la NASA veut installer un réacteur nucléaire sur la Lune d'ici 2030 ?

Photo de l'auteur
Par Miotisoa RANDRIANARISOAPublié le 11 août 2025
Illustration : Getty, modifiée par RE avec IA.

Si l’idée de capter l’énergie solaire depuis l’espace pouvait sembler farfelue, ce projet sur lequel travaille la NASA relèverait presque de l’impossible : installer une centrale nucléaire sur la Lune. Car pour explorer notre satellite naturel et y établir une présence durable, il faut évidemment de l’électricité. Le nucléaire s’est donc révélé être la source d’énergie adaptée pour un tel besoin, aussi compliqués soient les défis qu’implique une telle installation.

Pour l’agence spatiale américaine, l’idée d’installer un réacteur nucléaire sur la Lune ne date pas d’hier. En 2022, elle avait même déjà attribué cinq millions de dollars à des entreprises pour concevoir un réacteur de 40 kW. Cette installation devrait faire l’objet d’une démonstration d’ici 2031. Mais compte tenu du contexte géopolitique, Sean Duffy, administrateur par intérim de la NASA, a demandé à l’agence d’accélérer le projet. En effet, les États-Unis ne sont pas les seuls à vouloir coloniser la Lune, et parmi les pays engagés dans la course, on retrouve leur plus grand ennemi, la Chine. Cette dernière, en s’alliant à la Russie, prévoit d’ailleurs d’installer, elle aussi, un réacteur lunaire d’ici 2035.

Selon Duffy, si les nations concurrentes arrivent en premier sur la Lune, elles risqueraient de marquer « des zones interdites », ce qui compromettrait alors le programme d’exploration américain. C’est pourquoi il souhaite que la NASA déploie une centrale nucléaire opérationnelle d’ici 2030 — un système d’une puissance estimée à 100 kW.

À lire aussiDe l’électricité avec l’énergie de la Lune ? Cette usine en produit depuis 58 ans

Pourquoi le nucléaire ?

Pour une présence à long terme sur la Lune, absolument tout nécessiterait de l’électricité : la construction de l’habitat lunaire, les systèmes de survie, ou encore les équipements techniques et de communication. De nombreux scientifiques s’accordent à dire que le nucléaire serait la meilleure, voire la seule, source d’énergie adaptée. Le solaire n’y serait pas envisageable, car un jour lunaire dure presque un mois. Cela signifie deux semaines de lumière suivies de deux semaines d’obscurité totale.

À lire aussiEnvoyer de l’électricité solaire de l’espace vers la Terre : ce prototype de satellite va tenter l’expérience

Mais si le nucléaire semble être la meilleure option, la mise en œuvre d’un projet lunaire soulève d’immenses difficultés. La faible gravité de la Lune, par exemple, affecterait directement la dynamique du fluide dans le réacteur. De plus, l’absence d’atmosphère rendrait le refroidissement plus complexe. Sans parler des températures, qui passent de -170 (voire en dessous) la nuit à plus de 100 °C le jour. S’ajoutent à cela de nombreuses questions liées à la sécurité, qui nécessitent d’ailleurs de nouvelles règlementations spécifiques. Pour la NASA en particulier, des difficultés financières s’annoncent également à l’horizon, car d’ici 2026, le budget de l’agence sera réduit de 24 %.

La suite de votre contenu après cette annonce

La suite de votre contenu après cette annonce


Voir plus d'articles