La sidérurgie fait partie des industries les plus émettrices de dioxyde de carbone dans le monde. Mais certains hauts-fourneaux se tournent peu à peu vers des technologies moins polluantes. En France, l’usine ArcelorMittal de Dunkerque s’est associée à Air Liquide pour introduire de l’hydrogène décarboné dans le processus de fabrication de l’acier.

L’un est leader mondial de l’acier, l’autre est un des plus gros producteurs d’hydrogène. ArcelorMittal et Air Liquide ont signé un protocole d’accord dans l’optique de réduire de 2,85 Mt les émissions annuelles de CO2 des hauts-fourneaux de Dunkerque d’ici 2030. Le site industriel veut fabriquer de l’acier à impact carbone réduit à partir d’hydrogène « vert », obtenu par électrolyse.

Le procédé s’appuie sur deux technologies : celle de la réduction directe du fer et du four à arc immergé. Elles seront exploitées « dans des dimensions inédites à ce jour », promet ArcelorMittal, qui a déjà réalisé l’étude préliminaire. Air Liquide lui fournira l’hydrogène et installera également des systèmes de captage du CO2.

Les deux industriels ont déposé une demande de subvention auprès du programme IPCEI pour l’hydrogène (Projet important d’intérêt européen commun). La réalisation du projet est totalement conditionnée à l’obtention de financements publics. « Nous comptons sur le soutien fort des autorités françaises et européennes pour décarboner l’industrie de l’acier et nous espérons que ce projet recevra le soutien dont il a besoin […] » insiste Geert van Poelvoorde, le directeur général d’ArcelorMittal Europe

La production d’acier « vert » est une tendance grandissante, notamment en Scandinavie. Plusieurs sociétés construisent ou réaménagent des hauts-fourneaux exploitant de l’hydrogène fabriquée à partir d’électricité renouvelable.

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