Mise sous les projecteurs suite au blackout du 28 avril en Espagne, la technique de l’îlotage d’un réacteur nucléaire consiste à l’isoler du réseau sans l’arrêter, afin d’éviter un long et complexe redémarrage. On connaît désormais le bruit généré par la turbine à vapeur d’un réacteur lors de la brutale réduction de puissance.
Les bruits de machines, certains s’en délectent. C’est notre cas, surtout lorsqu’il s’agit de puissants générateurs électriques ou des turbines qui les entraînent. Nous nous demandions quel bruit pouvait être entendu dans la salle des machines d’un réacteur nucléaire lors d’un îlotage. L’opération, réalisée dans certains réacteurs lors d’une défaillance du réseau électrique, permet de relancer la production rapidement au rétablissement de la ligne. Il évite un arrêt complet du réacteur et la fastidieuse procédure de redémarrage qui en suit. Procéder à un îlotage est rare, et n’est pas toujours réussi.
À l’occasion d’un test réalisé sur le réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Gravelines (Nord), Maxime Wlodarczak, un chef d’équipe de conduite d’EDF, a enregistré le son produit par la turbine à vapeur durant l’îlotage. L’audio, publié sur Linkedin, révèle une brutale baisse de la puissance, de 100 % à 30 % selon son auteur. Une opération délicate pour la turbine, qui décélère en quelques secondes, passant de 945 MW à 300 MW. L’îlotage « ne permet pas d’éviter un blackout mais en limite fortement les conséquences en rendant possible un retour du courant dans des délais courts » explique l’auteur.
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