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Grâce aux énergies renouvelables, les émissions de cet énorme pays flanchent

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Par Ugo PETRUZZIPublié le 14 juin 2025
Illustration générée par IA.

C’est une première : les émissions de dioxyde de carbone de la Chine, premier émetteur mondial, sont en baisse. D’après une analyse de Carbon Brief, les émissions ont diminué de 3 % en mars 2025 par rapport au même mois de 2024, et de 1 % sur l’ensemble des douze derniers mois. Ce recul survient alors que la demande énergétique continue d’augmenter.

Vous ne rêvez pas, la Chine est bien en train d’infléchir ses émissions de gaz à effet de serre grâce aux énergies renouvelables (ENR) révèle Carbon Brief. Bien qu’elle consomme plus d’énergie, la part des ENR augmente et son bilan carbone commence à s’améliorer.

L’inversion s’explique en grande partie par le boom des énergies bas-carbone. En 2023, la Chine a installé 216 gigawatts (GW) de solaire (+ 55 %) et 76 GW d’éolien (+ 20 %), soit plus que l’ensemble du reste du monde réuni. À cela s’ajoutent 5 GW de nouvelles capacités nucléaires. Résultat : entre janvier et mars 2025, 89 % des nouvelles capacités électriques ajoutées étaient décarbonées.

Pour la première fois, cette production additionnelle en partie bas-carbone supplémentaire a non seulement couvert toute la hausse de la demande en électricité, mais a aussi permis de réduire la production issue du charbon, principale source d’émissions. La production thermique a ainsi reculé de 3 % sur un an.

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Est-il possible de découpler CO2 et croissance ?

Jusqu’ici, les seules baisses d’émissions chinoises étaient liées à des ralentissements économiques (comme lors de la crise de 2008 ou du Covid). Cette fois, le PIB continue de croître (+5,3 % au premier trimestre 2025), mais les émissions de CO₂ reculent : c’est le signe d’un début de découplage structurel entre développement économique et pollution, s’il existait, car la croissance est liée à l’énergie qu’un pays consomme. Cette inflexion intervient alors que la Chine s’est engagée à atteindre un pic de ses émissions « avant 2030 » et la neutralité carbone d’ici 2060.

Le recul des émissions s’explique aussi par la crise prolongée du secteur immobilier : la production de ciment a chuté de 22 % en mars, celle d’acier de 7 %. Une reprise dans ces secteurs pourrait relancer les émissions. Par ailleurs, les émissions hors CO₂ (notamment les HFC issus du refroidissement) ne sont pas incluses dans cette analyse.

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