Cela n’aura échappé à personne : la ville de Marseille profite d’un ensoleillement très avantageux. Mais qui aurait prédit qu’elle pouvait développer un parc de panneaux solaires plus puissant qu’un réacteur nucléaire de type EPR ? Dans le cadre de la loi Accélération de la production d’énergies renouvelables, la municipalité a décidé d’évaluer le potentiel de production solaire de la ville pour accélérer le développement du photovoltaïque. Un choix qui pourrait s’avérer payant.

La mairie de Marseille a récemment évalué son potentiel de production d’énergie solaire, et il faut bien admettre que le résultat est surprenant : la ville pourrait installer jusqu’à 1 837 MWc de panneaux photovoltaïques. Si ce chiffre est purement indicatif et fait figure d’ordre de grandeur, il n’en reste pas moins impressionnant. C’est, en effet, six fois la puissance de la plus grande centrale photovoltaïque française, qui produit l’équivalent de la consommation de 75 000 foyers, ou un peu plus que les 1 650 MW d’un réacteur nucléaire EPR comme celui de Flamanville.

Pour atteindre une telle puissance, les panneaux solaires seraient installés sur l’ensemble des toitures de la commune. Le potentiel de puissance a été réduit à 1 060 MWc en tenant compte de l’orientation, de l’inclinaison, de la localisation ainsi que de l’ombrage porté de chaque pan de toiture de la ville. Outre l’installation de panneaux en toitures, la municipalité compte également sur l’ensemble des friches qui pourraient être converties, comme les carrières ou les terrains militaires, ainsi que les plans d’eaux artificiels. Ces zones pourraient recevoir des infrastructures au sol ou des installations photovoltaïques flottantes pour un total de 274 MWc.

Enfin, la municipalité a identifié deux autres types de surfaces qui pourraient recevoir des panneaux solaires : les parkings éligibles à l’installation d’ombrières solaires pour un potentiel de 203 MWc, et les abords des autoroutes qui représentent 300 ha pour un potentiel proche des 300 MWc.

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Marseille veut accélérer l’installation des infrastructures photovoltaïques

Selon les données de Météo France, la cité phocéenne aurait un taux d’ensoleillement exceptionnel de 2 858 heures par an (moyenne annuelle entre 1991 et 2010), ce qui la place tout en haut de la liste des villes les plus ensoleillées du pays. À titre d’exemple, c’est presque 1 000 heures de plus que la région parisienne. Dans ces conditions, la ville a tout intérêt à miser sur le solaire si elle veut atteindre son objectif de 36 % d’énergies renouvelables dans son mix énergétique d’ici 2030.

Dans le cadre de la loi Accélération de la production d’énergies renouvelables parue en mars 2023, la ville de Marseille souhaite définir ce potentiel photovoltaïque comme Zone d’Accélération pour l’implantation d’installations de production d’énergies renouvelables (AZEnR). Ces zones d’accélération devraient permettre la simplification des démarches administratives des projets afin d’accélérer le rythme de raccordement des installations photovoltaïques. Objectif : tripler le rythme de raccordement des installations par rapport à la moyenne des cinq dernières années dans les Bouches-du-Rhône.

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