Vous pensiez que les voitures à batteries avaient définitivement enterré les voitures à hydrogène ? Pas si sûr. Au Royaume-Uni, une startup croit encore en l’avenir de l’hydrogène dans l’automobile, et compte bien le prouver avec une pile à combustible aussi abordable que compacte. 

Au Royaume-Uni, dans les locaux de l’entreprise Intelligent Energy, on croit encore en l’avenir de l’hydrogène et de la pile à combustible dans le domaine de l’automobile. Après 4 années de recherche, l’entreprise vient de présenter une pile à combustible annoncée comme révolutionnaire sur de nombreux aspects. Celle-ci serait, en effet, 30% plus compacte que ses concurrentes grâce à un échangeur de petite taille, et afficherait une puissance brute impressionnante de 157 kW. Côté tarif, l’entreprise annonce 100 £/kW (116 €/kW) d’ici à 2030, un prix inférieur à l’équivalent en matière de batterie, et très largement inférieur au prix moyen des piles à combustible actuelles, proche des 1000 €/kW.

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Un module complet destiné à l’industrie automobile

Cette pile à combustible, entièrement pensée pour l’industrie automobile, est intégrée à l’IE-Drive, un module comprenant la pile, l’unité de commande électronique ainsi que l’échangeur de chaleur et les modules de contrôle indispensables. L’ensemble a la forme d’un moteur thermique conventionnel pour faciliter son intégration dans des véhicules, permettant notamment de maintenir la hauteur de capot relativement basse, ce qui n’est souvent pas possible avec d’autres piles à combustible. Ce facteur de forme permettrait d’intégrer la pile à combustible à des véhicules également conçus pour recevoir des moteurs thermiques.

Pour l’instant, le premier prototype a été intégré avec succès dans un SUV du fabricant chinois Changan, partenaire du projet. Peu d’informations ont été dévoilées par Intelligent Energy à ce sujet, mais l’entreprise a tout de même indiqué que lors de phases d’essais, le véhicule équipé d’un échangeur de seulement 0,34 m2, est parvenu à atteindre une vitesse de 130 km/h, et à maintenir une vitesse de 90 km/h sur une route en pente.

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Une réponse concrète aux besoins de la mobilité lourde

La recherche sur la pile à combustible bouillonne, en particulier en Europe et en France. On y retrouve de nombreux acteurs qui croient encore grandement aux avantages de cette technologie, en particulier en matière d’autonomie et de temps de recharge. Néanmoins, si ces points particuliers faisaient sens, quelques années en arrière, l’écart entre les batteries et l’hydrogène s’est très nettement réduit grâce aux nombreuses innovations technologiques autour des batteries au lithium. De plus, si les infrastructures de recharge des véhicules à batterie sont désormais pléthore, les infrastructures de recharge pour l’hydrogène sont, elles, quasiment inexistantes. Fin 2023, on comptait plus de 110 000 points de recharge électriques, contre.. 66 stations à hydrogène.

Dans ce contexte, l’hydrogène pourrait plutôt trouver sa place autour de la mobilité lourde. Pour l’heure, les besoins en énergie sont tellement importants pour les poids lourds que les batteries, à cause de leur poids, ne permettent pas d’atteindre une autonomie importante. C’est pourquoi, plusieurs entreprises de l’hydrogène ciblent ce type de mobilité. C’est le cas d’Hopium, qui s’est fait connaître avec son prototype abandonné « Machina ». Chez Inocel, une startup issue de la surprenante collaboration entre le CEA de Grenoble et l’aventurier Mike Horn, on travaille également sur une pile à combustible qui serait adaptée aux générateurs, au transport routier ainsi qu’au transport maritime.