La première ministre Elisabeth Borne vient d’annoncer la liste des 10 premiers projets qui pourraient faire de la France une championne de l’hydrogène vert.

Au printemps 2022 déjà, la Commission européenne s’intéressait à la question de l’hydrogène vert avec sa feuille de route appelée « RepowerEU ». Des objectifs avaient été fixés au niveau européen pour accélérer l’indépendance de l’UE face aux hydrocarbures russes. Et l’hydrogène était déjà abordé.

La Commission européenne prévoyait alors de produire 10 millions de tonnes d’hydrogène renouvelable au sein de l’UE d’ici 2030 et d’en importer 10 millions de tonnes supplémentaires.

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Une ambition européenne

Dans ce contexte, 15 États membres (dont la France) ont mis en place un projet important d’intérêt européen commun (PIIEC) pour développer la filière. Dans ce cadre, 41 projets ont été retenus au niveau européen dont 10 sont français.  C’est ainsi que la première ministre Elisabeth Borne vient d’annoncer la liste de ces dix premiers projets français retenus, avec l’objectif affiché pour la France de « devenir un leader mondial de l’hydrogène décarboné d’ici 2030 ».

L’annonce a eu lieu le 28 septembre 2022, à l’occasion du déplacement de la première ministre sur le site de l’entreprise Plastic Omnium dans l’Oise.  L’État va donc investir 2,1 milliards d’euros pour développer la filière sur le territoire. À la clef, c’est la possibilité de permettre à des industries fortement émettrices de gaz à effet de serre et à la mobilité lourde de décarboner leur activité.

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10 projets, 5 200 emplois directs

Avec la réalisation de ces 10 projets, de nouveaux sites de production vont apparaître : quatre « gigafactories » d’électrolyseurs seront construits ainsi que des sites de production de réservoirs à hydrogène et de piles à combustibles.
Concrètement, voici la liste des projets retenus en France :

MacPhy lance un programme de développement et de premier déploiement industriel d’électrolyseurs alcalins de nouvelle génération, avec une gigafactory à Belfort.
Elogen va développer des stacks innovants d’électrolyseurs à membranes échangeuses de protons (PEM) et construire une gigafactory à Vendôme (Loir-et-Cher).
John Cockerill va développer la recherche et développement (R&D) des différents paramètres de l’électrolyse alcaline pressurisée pour réaliser le design d’un électrolyseur alcalin de grande capacité et l’industrialisation de sa fabrication.
Genvia Hy2Tech va développer des prototypes permettant de décarboner l’industrie lourde.
Faurecia va lancer deux générations de réservoirs d’hydrogène gazeux légers en fibre de carbone ainsi qu’une génération de réservoir qui stockera l’hydrogène sous forme cryogénique.
Plastic Omnium va développer des réservoirs haute pression.
Alstom a proposé un projet visant à développer les briques à hydrogène, une locomotive de manœuvre à hydrogène et un wagon générateur à pile à combustible hydrogène de forte puissance pour le fret.
Symbio va travailler sur un projet porté sur les piles à combustible de dernière génération.
Hyvia traitera du développement des piles à combustible à bord des véhicules ainsi qu’en matière de services associés auprès des clients.
Arkema a proposé un projet portant sur le développement de matériaux durables de haute performance dans le secteur de la mobilité.

La première ministre promet la création de 5 200 emplois directs grâce à ces 10 projets répartis un peu partout sur le territoire. D’autres projets émergeront probablement par la suite, puisqu’une nouvelle série est actuellement à l’étude par la Commission européenne.

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