Élève modèle de l’électrification de son parc automobile, la Norvège s’attaque, depuis quelques années, à la décarbonation de son transport maritime. Outre la fée électrique, le pays s’appuie également beaucoup sur l’hydrogène pour atteindre son objectif. 

L’autorité maritime norvégienne vient d’approuver le design d’un navire de transport de passagers à grande vitesse propulsé grâce à l’hydrogène. Équipé d’une pile à combustible d’une puissance de plusieurs mégawatts, ce navire pourra atteindre une vitesse de croisière de 35 nœuds (65 km/h) et parcourir près de 260 km avec un seul plein. Outre sa propulsion hydrogène, le catamaran devrait se distinguer par l’utilisation d’une technologie à effet de surface qui permet de réduire les frottements entre la coque du bateau et l’eau.

Cette technologie offre de nombreux avantages comme un confort amélioré pour les 275 passagers, même par gros temps. Surtout, cette réduction des frottements entraîne un rendement énergétique élevé. Les entreprises chargées du projet, TECO 2030 et Umoe Mandal, annoncent une réduction de 55 % de la consommation du navire par rapport à navire classique à énergie fossile.

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La Norvège, pionnière du transport maritime décarboné

Tantôt dédiés exclusivement aux passagers, tantôt conçus pour le transport de véhicules, les ferries ont un rôle essentiel dans les transports en Norvège, en particulier pour traverser les nombreux fjords du pays. Néanmoins, ils sont généralement très émetteurs de CO2. Ou plutôt, ils étaient très émetteurs de CO2. Le pays s’est lancé l’objectif de décarboner le transport maritime, et en particulier ses nombreux ferries. Depuis 2021 déjà, le Bastø Electric et ses 139 mètres de long assurent la traversée du fjord d’Oslo par la seule force de moteurs électriques, tandis que le ferry Hydra de Norled est propulsé, lui, par de l’hydrogène liquéfié. Un peu plus au nord, l’entreprise Fjord 1 vient de commander 4 ferries électriques pour réaliser la liaison Lavik-Opendal. Ces quatre navires auront la capacité de transporter 120 voitures par trajet et surtout, ils seront en grande partie autonomes, que ce soit lors de la navigation ou pendant les manœuvres d’accostage.

À plus petite échelle, une jeune startup répondant sous le nom de Hyke a mis au point un ferry fonctionnant à l’hydrogène et destiné aux grands centres urbains. Le premier prototype est en cours de test dans la ville de Arendal, en Norvège.