Décidément, le nucléaire français a le vent en poupe. Après les annonces de création de nouveaux EPR, les avancées du SMR Nuward et la prolongation des réacteurs existants, c’est au tour d’Orano d’annoncer une augmentation de près de 30 % de ses capacités d’enrichissement de combustible nucléaire.

L’entreprise Orano (ex-Areva) vient d’annoncer un investissement de près de 1,7 milliard d’euros pour augmenter de 30 % ses capacités d’enrichissement de combustible nucléaire, ce qui permettrait ainsi d’alimenter l’équivalent de 120 millions de foyers supplémentaires en énergie bas-carbone. Pour parvenir à cette hausse de production, c’est l’usine Georges Besse 2, inaugurée en 2010 sur le site du Tricastin, qui va être agrandie.

Avec un début de production espéré à partir de 2028, l’entreprise compte concurrencer le géant russe Rosatom qui fournit actuellement 31 % de l’uranium enrichi utilisé par l’Europe, et 28 % de celui utilisé par les États-Unis. Cette annonce traduit la volonté de l’État français, détenteur de l’entreprise, de limiter sa dépendance à la Russie pour son approvisionnement en combustible nucléaire. « Dans le contexte géopolitique actuel, cette augmentation des capacités d’enrichissement vise à renforcer, en France, la souveraineté énergétique occidentale », explique Claude Imauven, le président d’Orano, dans un communiqué.

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Les nouvelles s’enchaînent pour la filière nucléaire française

Cette nouvelle témoigne, une fois de plus, de l’important développement du nucléaire français depuis quelques mois. Outre la validation, en août, de la prolongation de 10 ans du réacteur n°1 de la centrale du Tricastin (Drôme), on a également appris l’emplacement des 6 futurs EPR dont la mise en service est prévue en 2042. Du côté des SMR (Small Modular Reactor) qui se développent massivement dans le monde, le Nuward d’EDF a été examiné en simultané par trois autorités de sûreté nucléaires, à savoir l’ASN mais également les autorités finlandaises et tchèques.

Très récemment, Orano a signé, à l’Élysée, un protocole d’accord pour l’exploitation d’une vaste mine d’uranium à Zuuvch Ovoo, en Mongolie. Si les négociations sont encore en cours, les activités d’extraction pourraient débuter à partir de 2028. L’objectif serait d’extraire environ 2500 tonnes d’uranium par an. De son côté, le chaudiériste nucléaire Framatome va également agrandir de plus de 27 000 mètres carrés son usine bourguignonne de Saint-Marcel, du fait d’un carnet de commande plein à craquer. Fin des travaux prévue en 2028.

Enfin, l’Université des métiers du nucléaire et l’association des pôles de formation de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) viennent de conclure un accord qui permettrait de former 10 000 personnes dans le nucléaire en 10 ans afin de subvenir aux besoins grandissants de la filière.

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