Un convoi exceptionnel transportant une imposante boite métallique flanquée du logo de l’ex-géant du nucléaire Areva :  il n’en fallait pas davantage pour que l’antenne régionale PACA d’Europe Écologie – Les Verts s’affole en relayant des rumeurs. Le chimérique colis de déchets radioactifs n’avait en réalité aucun lien avec l’industrie nucléaire.

Il faut l’admettre, la ressemblance entre un conteneur de transport de déchets nucléaires « canopy » et la volumineuse caisse métallique à bord d’un convoi exceptionnel échoué aux portes de Marseille était troublante (voir la photo du convoi dans la presse locale). D’autant que cette dernière arborait le logo d’Areva, l’ex-géant de l’énergie nucléaire rebaptisé Orano en 2018. Bloqué depuis plusieurs jours sur un rond-point de Pennes-Mirabeau au nord de Marseille suite à une casse de sa remorque, le convoi a provoqué un début de psychose. Des rumeurs évoquant un colis contenant « 3 tonnes d’un chargement radioactif », ont été mises en exergue par la division PACA d’Europe Écologie – Les Verts.

Capture d’écran du post Twitter d’EELV Paca.

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Dans un communiqué relayé sur leur compte Twitter le 20 avril, le parti politique demande « aux autorités de communiquer de façon transparente sur les raisons précises du blocage […] et de donner des éclaircissements sur le chargement du convoi tombé en panne ». « À cette heure, il est urgent de savoir s’il y a un risque de contamination radioactive sur ce secteur » s’alarme EELV, évoquant une situation qui serait « l’exemple, s’il en fallait encore un, que lorsqu’un pays comme la France est dépendant de l’uranium, la radioactivité peut-être partout et pas seulement dans les centrales nucléaires ou les régions possédant des centrales ». « Ce risque est présent sur tout l’Hexagone sans exception et de façon quotidienne » s’emporte Nathalie Morand, la porte-parole d’EELV Paca.

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Un début de psychose rapidement désamorcé par l’antenne Méditerranéenne de RTE, le gestionnaire du réseau électrique national. « Il s’agit d’un transformateur RTE qui vise à sécuriser l’alimentation électrique du territoire. Areva est le fabricant du transformateur, mais il ne s’agit pas d’un équipement nucléaire » explique la filiale d’EDF à travers son compte Twitter. « Nos équipes sont mobilisées pour faire repartir le convoi au plus vite » assure-t-elle. Le convoi de déchets radioactifs fantasmé n’était donc qu’un volumineux transformateur électrique, tels que l’on peut en observer dans la plupart des postes et centrales de forte puissance.