La politique européenne pour la transition énergétique commence-t-elle enfin à porter ses fruits ? Selon un récent rapport, la part des énergies fossiles dans le mix électrique de l’Union européenne aurait radicalement chuté. Un chiffre qui reste à prendre avec des pincettes, car mix électrique ne signifie pas mix énergétique.

Selon un rapport du Think Tank Ember publié le 30 août dernier, les énergies fossiles ne représentaient, au premier semestre 2023, que 33 % du mix électrique de l’Union européenne. C’est 17 % de moins que l’année précédente sur la même période.

Le gaz naturel (17,3 %) est ainsi devancé par l’éolien (18,1 %) et surtout le nucléaire qui représente 23,3 % du mix électrique européen. L’hydroélectricité (12,1 %) n’est pas en reste puisqu’elle atteint quasiment le niveau du charbon (12,9 %), signant une augmentation de 11 % par rapport à l’année dernière ; une hausse qui s’explique en grande partie par un niveau de précipitations plus élevé que l’année dernière. Enfin, le solaire (9 %) rattrape progressivement son retard avec près de 13 % de hausse par rapport au premier semestre 2022.

D’une manière plus générale, on a assisté, pour la première moitié de l’année 2023, à une baisse de la demande globale en électricité, puisque celle-ci s’est limitée à 1 260 TWh contre 1 271 TWh au premier semestre 2020, en pleine période de Covid-19. Il s’agit de la valeur la plus faible enregistrée depuis 2008.

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Le mix électrique, l’arbre qui cache la forêt

Si ce constat établi par Ember est encourageant et montre la part grandissante de la production d’énergies renouvelables, il ne dit pas tout. En effet, l’électricité n’est qu’une partie de l’énergie totale produite et consommée. Ainsi, encore en 2020, 71 % du bouquet énergétique global du vieux continent était issu des énergies fossiles. Cette différence s’explique en grande partie par la prise en compte d’un secteur des transports encore largement dominé par les énergies carbonées.

On retrouve donc le pétrole brut en tête avec 35 % de la consommation finale, suivie du gaz naturel avec 24 %. Les énergies renouvelables représentent 17 % du mix, et le nucléaire 13 %. En 2021, la commission européenne a annoncé vouloir atteindre 40 %, voire 45 % d’énergies propres dans le bouquet énergétique de l’Union européenne d’ici à 2030, ce qui demandera une hausse de 10 % de la part des énergies renouvelables et du nucléaire. À l’échelle nationale, la France fait figure de bon élève avec 53 % du mix énergétique issu d’énergies faiblement carbonées, un résultat rendu possible grâce au parc nucléaire, qui reste le principal moyen de production électrique du pays.

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