Les 3 parcs éoliens terrestres les plus puissants du monde

Cet été, Révolution Energétique se plonge dans les sites de production d’électricité bas-carbone les plus puissants du monde. Ces barrages, parcs éoliens, fermes solaires, centrales nucléaires, centrales à biomasse et autres systèmes de stockage peuvent afficher des dimensions considérables. Cette semaine, nous découvrons les 3 parcs éoliens terrestres les plus puissants du monde.

Difficile de déterminer les frontières d’un parc éolien géant. Contrairement aux centrales électriques traditionnelles, qui disposent d’unités de production regroupées au même endroit et généralement exploitées par un seul opérateur, les grands parcs éoliens peuvent s’étendre sur d’immenses surfaces et être gérés par tout un éventail de sociétés.

Les plus puissantes fermes éoliennes de la planète sont d’ailleurs composées de plusieurs parcs mitoyens mis en service à différentes époques. Déployées pour la plupart en plein désert, elles peuvent être étendues presque sans limites. Il est aussi très compliqué de connaître la puissance réellement installée ainsi que les statistiques de production de certains parcs éoliens, notamment ceux situés dans les pays dits en développement.

1 – Le parc éolien de Jiuquan / Gansu, Chine

La Chine rafle de nombreux records en matière de production d’électricité. Les renouvelables n’y échappent pas : si le pays possède la plus puissante centrale hydroélectrique, elle a aussi déployé le plus puissant parc éolien terrestre de la planète. Ce dernier, composé de plusieurs parcs mitoyens, n’a pas vraiment de nom, il est parfois baptisé « parc de Jiuquan », du nom de la ville la plus proche, ou « parc de Gansu », du nom de la province locale.

En plein désert du Gobi, la ferme jouit d’un emplacement idéal. Les vents y soufflent à 28 km/h en moyenne annuelle (à 90 m au-dessus du sol). Le site doit déployer à terme 7 000 éoliennes pour une puissance phénoménale de 20 GW. Pour se faire une idée : à lui seul, le parc de Jiuquan sera plus puissant que l’ensemble de la filière éolienne française (18,8 GW au 1er janvier 2022).

Un parc trop éloigné des zones de consommation

Toutefois, peu de données officielles ont été publiées sur son fonctionnement. Débutés en 2009, les travaux ne sont pas totalement achevés. La puissance actuellement en service serait de 8 GW, ce qui en fait déjà le plus grand parc éolien de la planète. La mise en service complète était annoncée pour 2020 mais a été repoussée à 2025, car tout ne semble pas fonctionner comme imaginé.

Selon un article du New York Times datant de janvier 2017, la Chine aurait une très mauvaise gestion du parc de Jiuquan. En effet, ce dernier est extrêmement éloigné des zones les plus consommatrices du pays. Urumqi est à 900 km, Xi’an à 1 200 km et Pékin à plus de 1 600 km. Le transport de l’électricité sur de telles distances génèrerait d’importantes pertes en ligne, malgré la présence d’un réseau à très haute tension de 750 kV.

Le charbon toujours prioritaire

De plus, les éoliennes seraient régulièrement arrêtées, faute de demande suffisante. Jusqu’à 60 % du potentiel de production annuel serait ainsi inexploité selon une source locale interrogée par le New York Times.

En contradiction avec la stratégie nationale de décarbonation, les autorités provinciales favoriseraient également l’industrie du charbon, qui est un moteur de l’économie locale. Ces derniers réduiraient les quotas de production alloués à l’éolien.

2 – Parc éolien d’Alta, États-Unis

Le parc éolien d’Alta en Californie – Image : Daxis – Flickr.

Certains déserts semblent très propices à l’éolien. Après celui du Gobi en Chine, le désert des Mojave en Californie accueille le second plus puissant parc éolien de la planète. Quelque 600 turbines déployées sur 130 km² développent une puissance de 1 548 MW depuis 2014. Le parc d’Alta est composé de 11 fermes dont la mise en service s’est étalée sur 4 ans dès 2010.

Il génère 3 189 GWh d’électricité chaque année en moyenne, soit environ 1,5 % de la production totale d’électricité en Californie. Dans cet état, l’éolien a représenté 7,3 % de la production locale en 2021. Les énergies renouvelables et le nucléaire y sont au coude-à-coude avec le gaz fossile, qui reste légèrement majoritaire (50,3 % de la production californienne en 2021).

3 – Parc éolien de Jaisalmer, Inde

Le parc éolien de Jaisalmer en Inde / Image : Ninara – Flickr CC.

Le troisième parc éolien terrestre le plus puissant du monde est lui aussi situé dans un désert : celui du Thar, dans l’État du Rajasthan en Inde. La ferme de Jaisalmer encercle la ville éponyme de plus d’un millier d’éoliennes, déployées à partir des années 2000 par Suzlon, le fabricant national. Sa puissance installée a progressivement augmenté pour atteindre aujourd’hui 1,44 GW selon The Wind Power.

Il est composé d’une très grande variété de turbines. Les plus anciennes, montées sur une structure en treillis métallique, revendiquent seulement 350 kW de puissance quand les plus récentes, sur mât tubulaire, dépassent les 2 MW. Aucune donnée précise concernant le nombre d’éoliennes installées et la production annuelle n’a toutefois été publiée.

De nouvelles extensions sont régulièrement mises en service, l’immensité du désert du Thar permettant au parc éolien de Jaisalmer de s’étendre quasiment sans aucune limite.

Notre série sur les centrales électriques bas-carbone les plus puissantes du monde :