L’entreprise Infrabel, en charge du réseau ferroviaire belge, a réceptionné ses premiers rails « écologiques ». Objectif : décarboner progressivement les infrastructures ferroviaires.

Le gestionnaire du réseau ferroviaire belge vient de recevoir sa première livraison de rails « verts ». Produits dans l’usine alsacienne de Saarstahl Rail, ces rails, dont l’aspect reste pourtant inchangé, ont la particularité de générer 70 % de CO₂ en moins que les rails traditionnels lors de leur fabrication. Pour y parvenir, l’aciérie d’Hayange, en Lorraine, a troqué ses hauts fourneaux fonctionnant au charbon pour des fours électriques moins émetteurs de CO₂. De plus, Saarstahl Rail a privilégié le recyclage d’anciens rails à l’utilisation directe de minerai de fer.

À lire aussi Comment les trains économisent-ils l’énergie en France ?

Grâce à ce procédé, la filiale rail du groupe SHS – Stahl Holding – Saar GmbH & Co a pu remporter un appel d’offre de 200 millions d’euros portant sur la fourniture de 2 800 km de rails sur 4 ans pour Infrabel. Si l’appel d’offre ne comportait pas de critère environnemental spécifique, Saarstahl Rail est parvenu à proposer l’offre la plus compétitive. Georges Gilkinet (Écolo), ministre belge de la Mobilité, a ainsi déclaré que « l’approche environnementale et circulaire est aussi celle qui s’avère être la plus intéressante sur le plan économique ».

Les premiers rails, qui ont été livrés à l’atelier Infrabel de Schaerbeek via un train de 480 mètres de long et de 900 tonnes, vont être soudés en tronçons de 300 mètres pour être posés pendant l’été.

À lire aussi Bientôt des panneaux solaires sur les voies ferrées ?

Bientôt des traverses en béton bas-carbone ?

Outre la fabrication de ces rails, Infrabel a misé sur des traverses plus vertueuses grâce à un partenariat avec l’entreprise familiale De Bonte. Celle-ci a été missionnée en 2021 pour fournir pas moins de 200 000 traverses de béton de soufre, émettant 40 % de CO₂ en moins qu’une traverse traditionnelle. Mais si cette technologie promettait une résistance à la charge dynamique similaire au béton et une durée de vie comprise entre 40 et 50 ans, les premiers exemplaires posés ont montré des fissures. En attendant de trouver une solution à ce problème, la production a été suspendue.

À lire aussi Où se trouve la première ligne de train 100% hydrogène ?