Le géant américain de la voiture électrique veut tenter sa chance dans la vente d’électricité de l’autre côté de la Manche. Bien plus qu’une simple distribution d’électricité, l’entreprise compte bien utiliser son savoir-faire dans le stockage et la production solaire pour jouer un rôle significatif sur le réseau électrique du pays.
Tesla n’en finit pas de surprendre. Après les voitures électriques, les batteries stationnaires, les tuiles photovoltaïques ou les robots, le géant américain compte bien se lancer dans la distribution d’électricité. Il vient, en effet, de faire une demande de licence auprès de l’Autorité de régulation de l’énergie (OFGEM) pour fournir de l’électricité au Royaume-Uni. L’examen de cette demande peut nécessiter jusqu’à neuf mois de travail. Si elle est validée, Tesla pourrait ainsi proposer des abonnements d’électricité dès 2026.
Ce n’est pas la première fois que Tesla fait une incursion dans le secteur de la distribution d’électricité, puisque l’entreprise vend déjà de l’électricité sur le marché non régulé du Texas. Là-bas, le fort déploiement de voitures Tesla, mais également d’installations photovoltaïques et de Powerwall, permet au groupe de proposer des abonnements innovants, qui permettent d’optimiser les coûts pour les clients. Par exemple, un abonnement Tesla permet d’optimiser la charge/décharge du Powerwall en fonction des prix du marché. Les propriétaires de Tesla peuvent également profiter d’offres avantageuses avec la recharge illimitée sur les bornes pour seulement 15 $/mois.
Mais Tesla veut aller encore plus loin. Au Texas, Le groupe agrège ses Powerwall en une centrale électrique virtuelle (Virtual Power Plant, aussi appelé VPP). Ce mode de fonctionnement permet de stabiliser le réseau en créant une réserve d’énergie qui peut être distribuée lors des périodes critiques. Cela permet notamment de réutiliser de manière efficace la production solaire des propriétaires de Powerwall. Les clients qui participent à la VPP sont rémunérés, et empochent ainsi des revenus supplémentaires, souvent sous forme de crédits.
En s’immisçant sur le marché de la vente d’électricité au Royaume-Uni, Tesla espère diversifier ses sources de revenus pour maintenir une activité relativement élevée en Europe, malgré l’instabilité des ventes de voitures. Le nombre d’immatriculations de voitures américaines a chuté de près de 60 % sur l’année au Royaume-Uni, et même 55 % en Allemagne.
Le choix du Royaume-Uni est loin d’être un hasard. Dès 2020, Tesla y a fait une demande de licence pour produire de l’électricité grâce à ses panneaux solaires. De plus, le Powerwall y est commercialisé depuis déjà de nombreuses années. Enfin le parc automobile de Tesla y est particulièrement fourni. Outre ces spécificités, le réseau électrique du pays se retrouve régulièrement sujet à des tensions, notamment à cause de la part conséquente des énergies renouvelables dans son mix. Dans ce contexte, Tesla a une réelle carte à jour, notamment grâce à sa VPP.
En France, le contexte est un peu différent : le réseau bénéficie d’une importante stabilité grâce à son parc nucléaire. De ce fait, si les installations solaires sont de plus en plus répandues, la mise en œuvre de batteries a moins été encouragée, et le Powerwall vient tout juste d’être commercialisé. Il va donc vraisemblablement plusieurs années de travail à Tesla avant de pouvoir envisager une incursion sur le marché français.
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