Coincée entre les chaînes côtières du Pacifique et la sierra Nevada, la vallée de San Joaquin a pu être décrite comme un grenier des États-Unis. C’est aussi un des hauts lieux de la production pétrolière en Californie. Mais, dernièrement, ce n’est pas du pétrole que la start-up Gold H2 a extrait d’un puits de cette vallée emblématique, mais de l’hydrogène.
Les microbes font aujourd’hui l’objet d’une attention toute particulière de la part des sociétés de la biotechnologie. Il semble en effet qu’ils puissent tout faire. Décomposer le méthane émis par les élevages. Dévorer le plastique et nous débarrasser des déchets polluants. Mais aussi utiliser le pétrole qui se trouve dans des gisements décommissionnés, car plus assez productifs. C’est la proposition de Gold H2.
Leur procédé est en apparence simple : injecter dans le puits existant un mélange spécial de nutriments et de bactéries. Ces dernières vont alors y consommer le pétrole résiduel. Elles émettront ensuite un gaz riche en hydrogène, qui remontera par les puits et pourra être capté. L’hydrogène émis sera ensuite utilisé pour produire de l’énergie décarbonée. Le carbone, en effet, restera dans le sous-sol. Une forme de séquestration du carbone à la source, pourrions-nous dire.
Toute la difficulté du concept réside dans la conception du mélange de nutriments et de bactéries qui sont injectées. Sur ce sujet, Gold H2 se garde bien d’entrer dans les détails. Mais la société vient de démontrer la faisabilité de son concept dans un gisement décommissionné de la vallée de San Joaquin. Et peut se permettre ainsi d’affirmer qu’elle a réalisé une première mondiale.
À lire aussiMéga subvention pour cette future usine d’hydrogène vert en FranceCette technique permettrait donc d’utiliser le pétrole sans ses inconvénients en termes de gaz à effet de serre. Une idée de génie ? C’est possible ! La startup évoque un gisement potentiel d’environ 250 millions de tonnes dans les seuls gisements épuisés de Californie. De quoi alimenter Los Angeles pendant 50 ans en énergie décarbonée et éviter l’émission d’un milliard de tonnes de dioxyde de carbone. Et pour un prix aussi faible que 0,50 $/kg, ce qui rendrait cet hydrogène compétitif.
La technique n’en est qu’à ses débuts, et elle a le mérite d’une certaine élégance : la réutilisation d’infrastructures existantes, pour produire une énergie propre. Sur ce dernier point, on apprend toutefois que l’hydrogène ne compose que 40 % des gaz émis. Son utilisation exige donc une purification, coûteuse, et si l’on sait que la vapeur d’eau est un composant important de ces gaz, Gold H2 reste discret sur les autres produits. Sans doute en saurons-nous plus prochainement.
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