AccueilNucléaireQuelles conséquences après la frappe de la centrale nucléaire de Koursk par un drone ?

Quelles conséquences après la frappe de la centrale nucléaire de Koursk par un drone ?

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Par Laurent GAUTHIERPublié le 26 août 2025
La centrale nucléaire de Koursk en 2010 / Image : Wikimedia - Dmitriy 92.

Il s’agit du plus grave conflit européen depuis la Seconde Guerre mondiale. Et il ne cesse de nous rappeler que les infrastructures énergétiques sont un enjeu de guerre. Au cours de l’attaque ukrainienne de dimanche dernier, un drone a provoqué un incendie dans la centrale nucléaire de Koursk. Les conséquences, heureusement, semblent limitées.

Ce dimanche, l’Ukraine a lancé une attaque massive de drones sur la Russie. D’après le ministère russe de la Défense, ce sont au moins 95 appareils qui ont été interceptés dans plus de douze régions au travers de la Russie. Parmi les sites frappés, figure la centrale nucléaire russe de Koursk. Située à environ 60 km de la frontière, elle avait déjà fait parler d’elle à l’occasion de l’incursion ukrainienne, débutée le 6 août 2024, et qui avait conduit à des affrontements non loin du site.

Il faut savoir que la centrale de Koursk est une des plus grandes centrales nucléaires de Russie. S’y trouvent en effet quatre réacteurs RBMK (du type de ceux de Tchernobyl) de 1000 MW, dont deux sont définitivement à l’arrêt (réacteurs N°1 et 2, arrêtés respectivement en 2021 et 2024). Par ailleurs deux réacteurs VVER de 1255 MW sont en construction sur le site.

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Baisse de 50 % de la puissance du réacteur N°3

Les défenses antiaériennes de la centrale ont ainsi abattu un drone peu après minuit (heure locale), et le drone a explosé et endommagé un transformateur auxiliaire, causant un incendie. Ces dommages ont impacté la production électrique du réacteur N°3, dont la puissance a dû être réduite de 50 %. Le deuxième réacteur fonctionnel, le N°4, était alors en maintenance.

L’incendie a été maîtrisé et éteint, et aucune perte humaine n’est à déplorer. Les autorités locales ont annoncé que le niveau de radioactivité est resté inchangé dans les environs de la centrale. Cet état de fait a ensuite été confirmé par l’AIEA.

La guerre en Ukraine, initiée en février 2014 et marquée par l’invasion russe du 24 février 2022, n’en finit pas de nous rappeler à quel point l’énergie est un aspect majeur du conflit. L’attaque de drone de dimanche dernier a ciblé également le terminal pétrolier Novatek sur le port d’Oust-Louga, déclenchant là-bas aussi un incendie. La centrale de Zaporijia, occupée par la Russie depuis mars 2022, a dû être mise à l’arrêt. Rappelons également la destruction du barrage hydroélectrique de Kakhovka pendant la nuit du 6 juin 2023, à l’origine d’une inondation dévastatrice qui a conduit à l’évacuation de dizaines de milliers de civils.

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