Plus que jamais sous le feu des critiques, la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) sera-t-elle un jour publiée ? Cette fois, c’est la présidente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) qui donne son avis sur la question, tandis que le premier ministre a décidé de reporter la publication du document à la fin de l’été.
À quoi ressemblera finalement la nouvelle Programmation pluriannuelle de l’énergie ? Depuis plusieurs mois maintenant, le projet de décret agite la vie politique française. Et pour cause, les enjeux sont immenses, puisque le document est censé définir la feuille de route énergétique du pays pour les 10 prochaines années.
Parmi les principales critiques émises à l’encontre du document, la place des énergies renouvelables revient régulièrement. Cette fois, c’est au tour d’Emmanuelle Wargon, présidente de la CRE, de donner son avis sur le sujet. Loin de remettre en question l’importance des énergies renouvelables, elle a souligné l’importance d’électrifier les usages pour permettre la décarbonation du mix énergétique français, et pour permettre au pays de gagner en souveraineté énergétique. Toutefois, elle a indiqué qu’il était nécessaire de « tenir compte du décalage de la demande en électricité ». En effet, pour l’heure, les usages peinent à s’électrifier, et la consommation française retrouve difficilement des couleurs depuis la crise du Covid.
De ce fait, Emmanuelle Wargon a proposé de « revoir légèrement à la baisse » les objectifs de la PPE3 en matière de capacité de production photovoltaïque et éolienne, afin d’éviter une trop grande différence entre production et consommation. Elle a également rappelé l’importance de publier la PPE3 le plus rapidement possible pour accélérer la sortie des énergies fossiles.
À lire aussiLa programmation pluriannuelle de l’énergie sévèrement critiquée par l’Académie des SciencesCependant, le gouvernement, lui, ne semble pas pressé de publier le document. Le 28 avril, François Bayrou a annoncé un report de la publication de la PPE3 à la fin de l’été. Pour l’occasion, le document, qui devait initialement être publié sous forme de décret, prendra la forme d’un texte de loi qui sera discuté à l’Assemblée nationale durant le mois de juin.
Suite à cette annonce, le Syndicat des énergies renouvelables a déploré une situation qui « plonge l’ensemble des filières renouvelables dans une profonde incertitude ». Le report du texte risque de ralentir le développement de filières industrielles dédiées aux énergies renouvelables. Rien qu’au sujet de l’éolien offshore, cette situation pourrait potentiellement retarder les futurs appels d’offres, en particulier AO10, donc l’attribution est prévue à la fin de l’année 2026.
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