
Une nouvelle étape vient d’être franchie vers la création d’une nouvelle station de pompage-turbinage sur le site historique du lac Noir. Un appel d’offres devrait bientôt être publié pour déterminer qui possèdera le droit de l’exploiter à partir de 2026.
C’est officiel : l’État vient de faire l’acquisition des terrains des sites du lac Blanc et du lac Noir auprès de la commune alsacienne d’Orbey. Cette acquisition promet la relance du projet d’implanter une station de transfert d’énergie par pompage sur ce site emblématique du massif des Vosges.
Pour rappel, le site accueillait une modeste STEP depuis 1933, d’une puissance de 80 MW pour environ 0,5 GWh de capacité de stockage. Mais en 2002, une avarie avait conduit à son arrêt définitif. Face à un bâtiment historique trop abîmé, EDF avait décidé de le raser en 2014, avec le projet de construire une nouvelle usine d’ici 2019. Ce nouveau projet était vivement soutenu par les élus locaux. En 2018, même Sébastien Lecornu, alors secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, s’était prononcé en faveur d’une nouvelle STEP. Mais finalement, l’énergéticien français avait décidé d’y renoncer en évoquant un manque de rentabilité du fait d’un investissement estimé à 80 millions d’euros.
L’acquisition de ces terrains par l’État redistribue les cartes, dans un contexte propice aux systèmes de stockage d’énergie. Un appel d’offres va être lancé d’ici la fin de l’année afin de déterminer qui en sera le concessionnaire. En parallèle, des études environnementales vont être menées pour garantir un projet respectueux de la biodiversité locale.
Le lac Noir est considéré comme la première STEP française. Construite entre 1928 et 1934, elle a nécessité une augmentation de la capacité du lac Noir grâce à la construction d’un barrage-digue de quinze mètres de haut. Une galerie de 4,6 mètres de diamètre a également été forée entre le lac Noir, situé à 955 m d’altitude, et le lac Blanc, situé 100 m plus haut.
Son inauguration a été marquée par un événement tragique. Lors de la mise en service, une canalisation s’est rompue, entraînant l’effondrement du toit de la centrale. L’accident a causé la mort de 9 des 10 personnes présentes sur le site ce jour-là. Il aura fallu quatre ans de réparations pour que la centrale soit finalement relancée.
Si, au milieu des années 2010, les conditions économiques n’étaient pas réunies pour faire du site du lac Noir un projet rentable, le contexte actuel est bien différent. Avec le développement massif des énergies renouvelables sur ces dernières années, les besoins en stockage d’énergie ont explosé. Ainsi, le déploiement de nouvelles STEP et l’augmentation de capacité des installations actuelles sont bien à l’ordre du jour du côté d’EDF. Parmi les grands projets en cours de développement, il y a notamment le gigantesque chantier de Montézic 2.
Reste désormais à savoir qui s’occupera de la construction de la nouvelle centrale du lac Noir. Le fournisseur d’électricité colmarien Vialis a annoncé vouloir se porter candidat pour la concession. Celle-ci devrait démarrer dans le courant de l’année 2026.
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