En Chine, le secteur de l’énergie reste fortement émetteur de gaz à effet de serre. Mais la transition est en cours. En 2022, ce sont plus de 87 gigawatts (GW) de capacités solaires photovoltaïques qui ont été installées dans le pays. Un record qui pourrait bien être à nouveau battu cette année.

La Chine, c’est un peu le pays de la démesure. L’un des plus grands pays du monde. Le plus peuplé en tout cas. C’est aussi l’un de ceux qui émettent le plus de gaz à effet de serre. Il est responsable, à lui seul, de près de 30 % des émissions de dioxyde de carbone (CO2). En cause, essentiellement, sa production d’énergie. Parce que la Chine brûle beaucoup de pétrole. Et beaucoup de charbon, aussi. En 2022, elle en a même produit une quantité record : près de 4,5 milliards de tonnes. Soit 9 % de plus qu’en 2021.

À lire aussi Notre dépendance aux panneaux photovoltaïques chinois, un danger pour la transition énergétique ?

Toujours plus de solaire photovoltaïque en Chine

Pourtant, en Chine, la transition énergétique est bel et bien en cours. Le pays produit d’ailleurs de quoi exploiter ses énergies renouvelables. Entre 2015 et 2021, il a investi dans le secteur presque autant que toutes les économies dites avancées réunies. Résultat, en 2021, le pays comptait pour pas moins de 70 % des capacités installées de solaire thermique et près de 40 % des capacités solaires photovoltaïques et éoliennes. Et voici maintenant que l’Administration nationale de l’énergie (NEA) annonce que sur la seule année 2022, la Chine a installé pas moins de 87,41 gigawatts (GW) de nouvelles capacités solaires photovoltaïques. Une croissance de 60 % par rapport à 2021. Un record, même pour le pays de la démesure.

Pour se faire une idée, il faut savoir que sur les trois premiers trimestres de l’année 2022, la France avait raccordé moins de 2 GW de nouvelles capacités solaires photovoltaïques. Un chiffre en recul par rapport à celui de 2021. La puissance annoncée du réacteur nucléaire à eau pressurisée — le fameux EPR —, toujours en construction du côté de Flamanville est, quant à elle, de 1,65 GW. Même si c’est un peu plus difficilement comparable.

À lire aussi Pourquoi la Chine se lance dans l’hydro-photovoltaïque ?

Un ralentissement des énergies fossiles

Alors que l’objectif fixé pour 2023 est de l’ordre de 100 GW de nouvelles capacités solaires installées — pour atteindre un parc de 490 GW au total —, les experts prévoient que la Chine pourrait aller jusqu’à 130 GW de solaire photovoltaïque en plus cette année. À la faveur notamment de prix annoncés de nouveau en baisse sur les panneaux solaires et sur les matériaux.

Si l’éolien n’a pas été autant à la fête, l’autre bonne nouvelle vient des énergies fossiles. Certes, la Chine a encore ajouté plus de 35 GW de capacités de production au gaz et au charbon. Mais c’est moins qu’en 2021 (plus de 51 GW) et qu’en 2020 (près de 55 GW). Les producteurs étant désormais incités à réduire l’intensité de leurs émissions de gaz à effet de serre et le prix des combustibles fossiles ayant augmenté, cette tendance pourrait se poursuivre en 2023.

À lire aussi En Chine, le charbon appartient déjà au passé