Le producteur français d’électricité Reden, qui assure le développement et la gestion de centrales solaires, mais aussi la fabrication de panneaux photovoltaïques, va mettre en service une nouvelle ligne de production d’une capacité de 200 MW de panneaux dernière génération par an.

Créée en 2009, l’entreprise Reden spécialisée dans le développement de centrales photovoltaïques a investi 4 millions d’euros dans la création d’une nouvelle ligne de production de panneaux solaires dans son usine de Roquefort (Lot-et-Garonne). Elle permettra de fabriquer 300 000 modules sur demi-cellule de type N chaque année, entraînant le recrutement d’une vingtaine de salariés. « L’une des demandes de notre cahier des charges était qu’elle soit suffisamment évolutive pour rester à la pointe 10 ou 15 ans » explique ainsi le PDG de Reden, Thierry Carcel à nos confrères de PV Magazine. La production des panneaux sur la nouvelle ligne devrait débuter avant la fin de l’année 2023.

Cette production sera entièrement destinée aux centrales déployées par le producteur d’énergie. « Cela assure tout d’abord notre indépendance : quand nous avons besoin de petites séries, de 30 ou 40 MW, nous ne sommes pas dépendants des grands fabricants, qui pourraient nous faire attendre des mois ou nous faire payer davantage ces petits volumes » ajoute Thierry Carcel. Outre cette indépendance, la production de panneaux en interne permet à la société de rester à la pointe de l’innovation photovoltaïque, et donc d’assurer une meilleure maîtrise des projets et de leur rentabilité. La ligne actuelle, d’une capacité de 65 MW/an, restera en service afin d’assurer de petites productions ainsi que du service après-vente.

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Moins de 50 % de matériaux européens

Cet investissement fait suite au fort développement de l’entreprise en France, mais aussi à l’étranger. Présente dans 8 pays comme l’Espagne, le Portugal, l’Italie ou encore le Chili, la société prévoit d’installer 650 MW de panneaux en 2023 et plus d’1 GW/an à partir de 2025. La nouvelle ligne représentera alors seulement 20 % des besoins en production de l’entreprise. Ainsi, un nouvel investissement dans un futur proche n’est pas exclu.

En France, le prix des panneaux « 6 à 8 % » plus chers par rapport à la concurrence asiatique, n’est pas un frein. Selon Thierry Carcel, les clients de Reden sont prêts à dépenser plus pour avoir du « Made in France », à l’instar de SNCF Énergie avec qui Reden a signé un contrat pour la création de 4 centrales d’un total de 146 MWc.

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Si aujourd’hui une partie des composants des panneaux photovoltaïques est fabriquée à l’étranger, comme les cellules qui viennent de Taïwan ou le verre qui vient d’Inde, le producteur français cherche à trouver des partenaires européens pour assurer une production la plus locale possible. Le PDG se dit notamment en discussions avancées pour trouver un fournisseur de verre en Europe. 45 % des composants d’un panneau Reden proviendrait d’Europe actuellement.