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100 % d'autoconsommation solaire : voici 5 méthodes pour y arriver

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Par Lorraine VERONPublié le 1 décembre 2025

Sommaire

Une maison équipée de panneaux solaires en toiture / Image : Wikideas1.

Pour rentabiliser une centrale solaire sans revente totale, il faut autoconsommer au maximum l’électricité produite. Dans les foyers qui n’y prêtent pas attention, le taux d’autoconsommation se situe entre 20 et 40 %, laissant les panneaux solaires largement sous-exploités. En suivant quelques astuces, il est possible de faire bondir l’autoconsommation pour optimiser les économies et rentabiliser plus rapidement vos panneaux photovoltaïques. Voici 4 méthodes qui vous aideront à approcher un taux d’autoconsommation de 100 %.

  • C’est quoi l’autoconsommation solaire ?
    L’autoconsommation désigne la quantité d’électricité produite par votre centrale solaire directement consommée par votre logement, qui n’a donc pas été injectée sur le réseau public. Le taux d’autoconsommation permet de mesurer cela. Par exemple, un taux d’autoconsommation de 50 % signifie que vous consommez seulement la moitié de ce que vous produisez.
  • Pourquoi est-il important d’optimiser l’autoconsommation solaire ?
    Sans optimisation, le taux d’autoconsommation d’une installation solaire dépasse rarement 40 %, car la production ne correspond pas à la consommation. Cela signifie que la majeure partie de l’électricité que vous produisez est injectée gratuitement dans le réseau public. Si votre installation ne tire aucun revenu de la vente de cette production au réseau, votre investissement nécessitera beaucoup de temps pour être rentabilisé.
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1 – Bien dimensionner sa centrale solaire pour optimiser l’autoconsommation

La maison solaire de Yoann Brochier en Martinique / Image : YB.

Pour optimiser son autoconsommation, la conception de l’installation est la première étape. Il faut avant tout éviter le surdimensionnement. Une centrale solaire trop grande compliquera la consommation de toute l’énergie produite.

En effet, l’installation doit être adaptée à votre talon de consommation. C’est-à-dire ? C’est la consommation électrique minimale et continue de votre foyer (réfrigérateur, box, etc.). Si l’installation est trop puissante, vous générerez un surplus de production structurel. Ce sera le cas surtout en été. Car la production est forte et la consommation plus faible.

Si vous passez par un professionnel, exigez une étude précise de votre profil de consommation. Nous recommandons un installateur certifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Seul cet expert vous aidera à configurer le parc solaire idéal pour vos usages. À savoir : Pour un foyer moyen, une installation en autoconsommation de 3 kWc (Kilowatt-crête) est souvent le meilleur compromis. Cette puissance couvre bien le talon de consommation et les usages de jour.

Il est aussi possible de sous-dimensionner légèrement son parc solaire. Cette stratégie vise un taux d’autoconsommation proche de 100 %. L’installation ne couvre alors que le talon de consommation, générant très peu de surplus. Attention : C’est une approche différente de l’autonomie énergétique (sites isolés). L’autonomie totale, elle, exige un dimensionnement plus large et des batteries.

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2 – Adapter ses usages au pic de production solaire

Illustration : C. Bright – Wikimedia, modifiée par RE.

Avoir une installation solaire nécessite de revoir sa manière de consommer. En effet, pour maximiser son autoconsommation, il faut décaler ses usages aux moments où votre centrale solaire produit le plus. L’objectif est de faire coïncider votre consommation avec le pic de production. C’est donc généralement entre 10 h et 16 h, quand le soleil est au plus haut.

Pendant ce créneau, lancez vos appareils les plus énergivores. Par exemple : le lave-linge, le lave-vaisselle, ou encore le sèche-linge. Pensez aussi à la recharge de la voiture électrique et à la pompe de la piscine. Vous êtes absents en journée ? C’est le cas de beaucoup de monde, surtout en semaine. Utilisez la fonction « départ différé » de vos appareils électroménagers. Programmez-les pour qu’ils se mettent en marche à la mi-journée. C’est la méthode la plus simple, mais elle présente l’inconvénient d’être manuelle.

Le ballon d’eau chaude sanitaire est aussi un poste clé. Selon l’ADEME (Agence de la transition écologique), l’eau chaude représente jusqu’à 20 % de la consommation d’énergie d’un ménage. Il est donc très intéressant d’activer sa chauffe pendant le pic de production solaire. Toutefois, ce pilotage manuel est souvent complexe (il faut avoir accès au contacteur jour/nuit et l’activer manuellement chaque jour). C’est pourquoi des solutions automatiques existent, comme nous le verrons à l’étape suivante.

Enfin, si vous devez changer votre ballon, étudiez une solution plus économe. Le chauffe-eau thermodynamique est une excellente option.

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3 – Automatiser l’autoconsommation solaire

Un module Shelly EM peut par exemple commander le démarrage d’un appareil selon la production solaire / Image: RE.

Piloter ses usages manuellement est efficace, mais cela reste contraignant. Rester vigilant chaque jour pour lancer le lave-vaisselle peut devenir fastidieux. Heureusement, il existe des solutions pour automatiser cette gestion. L’objectif est de maximiser votre taux d’autoconsommation sans y penser. Deux solutions existent avec des budgets et des fonctions différentes.

Le routeur solaire

Le routeur solaire est souvent la solution au meilleur retour sur investissement. C’est un petit boîtier, aussi appelé « délesteur ». Son rôle est simple : il mesure en temps réel l’électricité que vous produisez. Dès qu’il détecte un surplus (l’électricité qui devrait partir gratuitement sur le réseau), il le dirige automatiquement vers la résistance de votre ballon d’eau chaude.

Au lieu de vendre ce surplus à bas prix, vous le stockez sous forme de chaleur. Vous profitez ainsi d’eau chaude « gratuite » grâce au soleil. Côté prix en octobre 2025 : le coût d’un routeur solaire se situe entre 250 € et 500 €.

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Le gestionnaire d’énergie (domotique) pour un pilotage complet

Pour se faciliter la vie et doubler son taux d’autoconsommation, le gestionnaire d’énergie solaire va beaucoup plus loin. Il ne pilote pas seulement le chauffe-eau. Il peut gérer l’ensemble de vos appareils électriques : chauffage, climatisation, pompe de piscine, et même la borne de recharge du véhicule. En fonction du niveau de production, le gestionnaire flèche l’électricité vers les appareils prioritaires que vous avez définis.

Il agit comme le « cerveau » de votre maison pour optimiser l’autoconsommation. La plupart des gestionnaires offrent un outil de monitoring indispensable. Vous pouvez suivre votre production et votre consommation en temps réel sur une application. L’investissement est logiquement plus important. Selon les fonctionnalités, comptez entre 600 € et 1 500 € en 2025.

Les modules connectés

D’autres appareils moins coûteux, comme les modules connectés à placer dans le tableau électrique, permettent de piloter la consommation des appareils en fonction de la production solaire. Ils mesurent en temps réel la consommation de votre logement et la production de votre centrale solaire, via des tores à placer sur chaque phase. Dans une application smartphone, vous pouvez paramétrer les règles et scénarios de votre choix, comme le démarrage de tel ou tel appareil à partir d’une certaine puissance produite par vos panneaux photovoltaïques. Shelly, entre autres marques, propose de nombreuses solutions pour automatiser l’autoconsommation solaire.

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La borne de recharge compatible solaire

Si vous possédez une voiture électrique fréquemment rechargée en journée, certaines bornes de recharge comme la V2C Trydan proposent une fonction de délestage solaire. Elles mesurent la production solaire en temps réel pour adapter la puissance de charge de votre véhicule et ainsi optimiser l’autoconsommation.

4 – Investir dans une batterie pour stocker son surplus photovoltaïque

La batterie Ecoflow Stream Ultra / Image : RE.

À quelques exceptions près, atteindre 100 % d’autoconsommation sans stockage est très complexe. Les conditions d’ensoleillement varient, même en plein été. Vos appareils ont aussi une consommation très fluctuante.

Exemple : un lave-linge consomme beaucoup d’énergie pour chauffer l’eau. Puis, sa puissance chute brutalement pendant le simple cycle de lavage. À ce moment, votre production solaire redevient excédentaire. Pour ne pas perdre ce surplus, qui serait sinon redistribué gratuitement au réseau, l’investissement dans une batterie est une solution. Voyons les deux options principales.

La batterie physique (stockage local)

La batterie physique stocke l’excédent de production de la journée. Vous pouvez ensuite l’utiliser à la demande le soir, quand le soleil est couché. C’est une solution indispensable pour les sites isolés (non raccordés au réseau).

Quelles technologies choisir ?

La batterie lithium offre la meilleure longévité et la meilleure efficacité. Côté prix en octobre 2025 : le lithium reste un investissement important. Il alourdit la facture totale de l’installation. Comptez en moyenne 700 € à 1 000 € par kWh de capacité de stockage.

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La batterie virtuelle (stockage sur le réseau)

Il est aussi possible de miser sur une batterie virtuelle. Attention : ce n’est pas une batterie au sens propre. Il s’agit d’un contrat passé avec un fournisseur d’énergie. Celui-ci « stocke » virtuellement votre surplus sur le réseau public ; en réalité, il le comptabilise. Vous pouvez ensuite « récupérer » ce même volume de kWh quand vous en avez besoin.

Cette solution n’est pas gratuite. L’usager doit payer un abonnement mensuel au fournisseur. Surtout, il doit s’acquitter des taxes (CSPE, TCFE) et du coût d’acheminement (TURPE) lorsqu’il « récupère » son électricité.

De plus, la batterie virtuelle ne permet pas de bénéficier de la prime à l’autoconsommation. Elle n’est pas non plus compatible avec le tarif de rachat (EDF OA) du surplus. Enfin, elle suppose de rester raccordé au réseau, ce qui n’est pas une option pour un site isolé.

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5 – Utiliser sa voiture électrique pour stocker le surplus

La borne et ses accessoires au déballage / Image : RE.

Enfin, une dernière option existe pour optimiser son autoconsommation. Comme évoqué précédemment, elle nécessite de posséder un véhicule électrique. La batterie d’une voiture est un réservoir d’énergie immense. Elle peut facilement absorber tout le surplus de production de la journée.

Le principal inconvénient est simple : la voiture doit être à la maison pendant les heures de production. Or, la plupart des personnes travaillent à l’extérieur de leur domicile. Ils rechargent donc leur véhicule la nuit, quand les panneaux ne produisent rien. Cette solution s’adresse ainsi aux personnes en télétravail. Elle est aussi pertinente pour les foyers qui n’utilisent pas leur VE en journée.

Pour que cela fonctionne, il faut une borne de recharge intelligente (pilotable). Cette borne doit communiquer avec votre gestionnaire d’énergie. Elle lance ainsi la recharge de la voiture électrique uniquement avec le surplus solaire, et non avec l’électricité payante du réseau.

Dans un futur proche : le V2H (vehicle-to-home)

À l’avenir, il sera même possible d’aller plus loin. Le système V2H (Vehicle-to-Home) permet d’utiliser la batterie du VE pour alimenter la maison. La voiture absorbe le surplus la journée. Puis, elle restitue cette électricité gratuite le soir pour vos usages (lumière, TV…). Votre voiture devient une énorme batterie domestique grâce à l’installation d’une borne bidirectionnelle.

Elle se développe activement en France. De nombreux constructeurs automobiles travaillent sur des modèles de voitures (comme la Renault R5 ou la Kia EV9) et des bornes bidirectionnelles spécifiques sont désormais disponibles sur le marché.

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