Peut-on installer soi-même un climatiseur réversible fixe ?

Elle refroidit en été et chauffe en hiver, à moindres frais. Installer une pompe à chaleur air-air constitue l’une des meilleures options pour optimiser le confort thermique de son logement sans se ruiner. Si la faire installer par un professionnel peut coûter très cher, il est possible de l’installer soi-même sous certaines conditions, afin de réduire significativement la facture.

Principal poste de dépense des foyers français, loin devant la climatisation, le chauffage d’un logement constitue l’un des points d’amélioration les plus cruciaux pour faire baisser sa facture d’électricité. Pour réduire la facture d’énergie, plusieurs solutions sont possibles : un remplacement simple des radiateurs, une modification complète d’un chauffage central ou encore la pose d’un poêle à bois ou à pellets.

Une autre alternative gagne, petit à petit, en popularité grâce à un prix du matériel relativement abordable, une consommation raisonnable, et une capacité à rafraîchir en été. Cette alternative, c’est la pompe à chaleur (PAC) air/air, aussi appelée « climatiseur réversible ».

Pourquoi choisir une pompe à chaleur air/air ?

Les pompes à chaleur sont généralement l’une des solutions privilégiées pour obtenir une source de chauffage efficiente et économique à l’utilisation. Néanmoins, les pompes à chaleur air/eau, ou fonctionnant grâce à la géothermie, peuvent nécessiter des travaux d’ampleur, en particulier lorsque c’est tout le circuit de chauffage qui est à créer ou moderniser.

Dans ce contexte, la solution air/air multiplie les avantages, à savoir :

• Grande facilité d’installation, même en autonomie
• Production de chaleur, mais également de froid,
• Gestion indépendante des pièces.

Pour un système plus discret et mieux intégré au logement, il est possible de troquer les traditionnels split (aussi appelés « unités intérieures ») par une PAC gainable. Sur le principe, Dans ce type d’installation, l’unité intérieure est généralement mise en place dans des combles. L’air chauffé ou refroidi est ensuite redirigé dans les différentes pièces grâce à des gaines réparties dans les faux-plafonds.

Si elle peut répondre aux besoins de nombreux foyers, la PAC air-air n’est pas sans défaut. D’abord, le compresseur de l’unité extérieure peut s’avérer bruyant, et parfois déranger le voisinage. À l’intérieur, il faudra composer avec le bruit blanc des splits, ainsi que les courants d’air qu’ils peuvent générer. Les avis des utilisateurs sur la question sont très variables. Il existe d’ailleurs de fortes disparités entre modèles, certains climatiseurs réversibles étant nettement moins bruyants que d’autres.

Installer soi-même sa pompe à chaleur air-air, c’est possible

Les pompes à chaleur air-air ne profitent pas de subventions aussi importantes que d’autres systèmes de chauffage. Les PAC air-air sont bien éligibles à des aides comme les CEE, la TVA réduite ou encore des subventions locales dans certains cas précis. En revanche, elles ne peuvent en aucun cas faire l’objet d’une aide de ma Prime Renov’.

Or, l’installation d’une PAC air-air peut être une opération relativement coûteuse, selon la configuration du logement à équiper et le choix de matériel. De moins de 1 000 euros pour un petit climatiseur réversible monosplit, le devis peut dépasser les 10 000 euros lorsqu’il s’agit d’équiper l’intégralité d’une grande maison. Dans ce contexte, il peut être tentant d’envisager de le faire par soi-même. Pour les plus bricoleurs, cette opération est plutôt accessible, à condition de respecter 3 étapes fondamentales :

• Le dimensionnement,
• La pose selon les règles de l’art,
• La mise en service, qui doit être réalisée par un professionnel.

➡️ 1 – Le dimensionnement

Le dimensionnement d’une pompe à chaleur constitue une première étape préalable à l’installation. Elle ne doit pas être négligée. En effet, une PAC sous-dimensionnée ou surdimensionnée n’atteindra pas le rendement escompté, et pourrait engendrer une consommation électrique excessive. Le juste dimensionnement d’une installation prend en compte les critères suivants :

• Surface habitable à chauffer,
• Le volume d’habitation correspondant,
• Le niveau de l’isolation thermique,
• La zone climatique du logement,
• La température de consigne visée.

Le dimensionnement peut être effectué à l’aide de logiciels dédiés comme Ulysse, Climawin ou encore Pleiades, qui sont utilisés par les thermiciens et les bureaux d’études. Néanmoins, ce type de logiciel est difficilement accessible pour les particuliers, tant du point de vue financier que d’un point de vue technique. Il est également possible de calculer soi-même la puissance nécessaire à la PAC air-air, selon la formule très simple, bien que moins précise, ci-dessous :

Par exemple, pour chauffer et climatiser une pièce de 35 m² moyennement isolée, le calcul est le suivant : 35 × 100 = 3 500 W.

Attention : cette formule simplifiée n’est valable que dans les logements ou la hauteur sous plafond est standard (environ 2,5 m) située dans une zone où le climat n’est pas extrême. Elle ne peut évidemment pas être utilisée si vous habitez en haute montagne ou en plein désert.

Une fois la puissance établie, il sera nécessaire d’identifier le nombre d’unités intérieures à installer pour assurer une bonne répartition de la chaleur dans le logement.  Plus onéreux, les modèles connectés ou compatibles avec certains protocoles de domotique, permettent un meilleur contrôle de la PAC air/air, avec notamment la création de scénarios optimisés : mise en route uniquement à certaines périodes de la journée, préchauffage juste avant de rentrer du travail, etc.

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➡️2 – La pose

Une fois le matériel choisi et commandé, il est temps de passer à la pose. Aucune étape d’installation n’est insurmontable, à condition de bien respecter les préconisations des constructeurs. En ce qui concerne l’unité extérieure, il convient de l’installer sur un socle en béton d’une surface approximative de 1 m². Si celle-ci doit être positionnée à proximité du logement, il est préférable que la dalle en question soit désolidarisée du logement pour éviter la transmission des vibrations. Dans tous les cas, la PAC est généralement installée sur des plots anti-vibratiles qui limitent les nuisances.

Le choix de la position de la PAC est également important. Toujours pour des questions de nuisance sonore, il vaut mieux éviter une installation trop proche des chambres et des pièces de vie. La façade sud est également à privilégier puisqu’elle est généralement moins sujette aux intempéries hivernales. À l’intérieur du logement, il faut installer des splits, qui doivent être positionnés sur un mur à environ 2 mètres de haut, ou des consoles, en lieu et place de radiateurs traditionnels. On évitera une pose dans les circulations ou à proximité des sources de chaleur, à moins de pouvoir déporter la sonde de température.

Les pompes à chaleur air-air gainables sont généralement plus complexes à installer. Plus volumineuses, elles nécessitent la mise en place d’un réseau de gaine dans les faux plafonds du logement.

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➡️ 3 – La mise en service par un professionnel RGE

Si l’installation des différents équipements de la PAC air-air peut parfaitement être effectuée par un particulier, sa mise en service, elle, doit nécessairement être réalisée par un professionnel. En effet, la mise en service entraîne la libération du gaz frigorigène dans le circuit de la PAC. Or, la personne réalisant cette opération doit disposer d’une attestation d’aptitude à la manipulation de ce type de fluides. Certains frigoristes acceptent de réaliser cette opération, généralement facturée autour de 300 euros pour un climatiseur monosplit classique.