
Dans la jungle des prix de l’électricité, certaines offres se démarquent en proposant un tarif du kilowattheure extrêmement faible. Nous avons trouvé les prix le plus bas possibles qu’un particulier peut actuellement obtenir en France. Mais gare aux subtilités : pour accéder aux quelques heures où le kilowattheure ne vaut presque rien, il faut parfois accepter de se faire dépouiller tout le reste de l’année. Si ces offres sont très avantageuses dans certains cas, elles peuvent être ruineuses dans d’autres.
Imaginez le prix de la baguette de pain oscillant de 1 à 6 euros selon les boulangeries. Cela vous semble absurde ? C’est pourtant l’écart que l’on peut constater parmi les offres d’électricité actuellement disponibles en France. L’exemple est certes extrême, car nous avons considéré le prix du kilowattheure (kWh) d’électricité le plus faible et le plus élevé à ce jour, toutes offres et tranches tarifaires confondues, mais il est révélateur de la complexité du marché.
Il est pourtant crucial de veiller à bénéficier des tarifs les moins élevés, d’autant plus si l’on se chauffe à l’électricité et/ou que l’on possède une voiture électrique. Car les électrons n’ont ni couleur ni qualité. Les tarifs varient énormément, mais à vos prises, rien ne change : il en sort du 230 volts 24 h/24 et 7 j/7, où que vous soyez en France. Mais attention, pour réaliser une économie optimale, il ne suffit pas de rechercher le kilowattheure le moins cher. L’offre doit être adaptée à vos habitudes de consommation et plusieurs critères doivent être observés attentivement pour éviter de tomber dans les pièges parfois tendus par certains fournisseurs.
À lire aussiPrix de l’électricité : les fournisseurs alternatifs ne séduisent plus face au tarif bleu d’EDFD’abord, le tarif de l’abonnement mensuel ne doit pas être trop élevé. En effet, certains fournisseurs rattrapent un prix du kilowattheure plus faible par un tarif d’abonnement plus élevé.
Ensuite, le prix du kilowattheure selon les tranches tarifaires (heures pleines, heures creuses, jours spéciaux, etc.) doit convenir à vos habitudes. Si vous consommez énormément d’électricité en journée, inutile de souscrire à une offre où le tarif en heures creuses nocturnes et très bas. Car les fournisseurs peuvent compenser des heures creuses à très bas prix par un tarif d’heures pleines beaucoup plus élevé.
À l’inverse, si vous rechargez systématiquement votre voiture électrique la nuit, mais que vous vous chauffez au bois, au gaz ou via une chaudière collective, il faudra dégotter un prix en heures creuses très faible, peu importe le prix des heures pleines. Si vous vous chauffez à l’électricité, que vous utilisez un ballon d’eau chaude électrique, que vous cuisinez à l’électricité et roulez en voiture électrique, mieux vaut opter pour un contrat à prix équilibrés entre les heures pleines et les heures creuses. Votre choix dépend d’une multitude d’éléments à considérer, propres à votre logement et à votre façon de consommer l’électricité.
| Les 5 tarifs de l’électricité les moins chers de France en septembre 2025 | ||
| Fournisseur, offre et tranche tarifaire | Prix TTC | Particularités |
|
Ohm Energie – Modulo (Jours sérénités) |
0,0968 €/kWh |
Prix valable uniquement lors de « jours sérénité », annoncés la veille pour le lendemain. Seulement 15 « jours sérénité » par an. |
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Ilek – Voiture électrique |
0,1087 €/kWh |
La tranche « super heures creuses » ne dure que 3h59 par jour. Le prix de l’abonnement est nettement plus élevé que la concurrence. |
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EDF – Tempo (Heures creuses jour bleu) |
0,1232 €/kWh |
Option du tarif réglementé à six tranches tarifaires dont les prix sont très différents (maximum à 0,65 €/kWh en heures pleines « jours rouges »). |
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Octopus – Go (Heures creuses) |
0,1255 €/kWh |
Offre conçue pour les propriétaires de véhicules électriques, mais sans obligation d’en posséder. |
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TotalEnergies – Charg’heures (Heures super creuses) |
0,1261 €/kWh |
La tranche « heures super creuses » ne dure que 4 h par jour. |
L’on pourrait être très tentés de souscrire à l’offre « Modulo » du fournisseur Ohm Energy, qui propose à l’instant où nous rédigeons ces lignes, le tarif du kilowattheure le plus bas de France : 0,0968 €. Il est inférieur, de quelques fractions de centimes, au seuil symbolique de 0,10 €/kWh qu’aucun autre fournisseur n’a franchi pour le moment. Attention toutefois : cette tranche tarifaire n’est valable que… 15 jours par an. Car il s’agit d’un créneau de « jours sérénité » annoncé par le fournisseur la veille à 16 h pour le lendemain. Le reste de l’année, le tarif est quasiment identique au tarif réglementé heures pleines / heures creuses. Il n’y a pas grand-chose à perdre, le tarif de l’abonnement étant raisonnable, mais n’espérez pas réaliser des économies considérables.
Plusieurs fournisseurs proposent également des offres spécifiques pour les possesseurs de voitures électriques. Traditionnellement rechargées la nuit, elles peuvent bénéficier d’un prix du kilowattheure beaucoup plus bas en heures creuses nocturnes. Soyez vigilants, car certaines offres présentées comme adaptées aux véhicules électriques commercialisées par Engie, EDF et Alterna, entre autres, ne présentent absolument aucun avantage. D’autres, comme celles d’Ilek et d’Octopus, peuvent l’être sous conditions.
L’offre « voiture électrique » d’Ilek propose ainsi le second prix du kilowattheure les moins chères du marché, durant la tranche de « super heures creuses » : 0,1087 €. Cependant, cette tranche n’est active que 3h59 par jour, très précisément entre 3h01 et 7 h du matin. Le reste du temps, vous paierez un kilowattheure relativement cher et surtout, un abonnement ahurissant, à près de 40 euros mensuels. Cela rend l’offre globalement peu attrayante pour la plupart des consommateurs.
À lire aussiTest Legrand Ecocompteur : eau, gaz et électricité, tout mesurer sans s’embêterPour obtenir un prix du kilowattheure très bas en heures creuses tout en évitant de se faire faire les poches en heures pleines ou sur le prix de l’abonnement, il existe plusieurs offres équilibrées. À commencer par l’option Tempo du tarif réglementé (le fameux « tarif bleu » d’EDF). Si elle paraît complexe avec ses six tranches tarifaires, ses jours « bleus », « blancs », et « rouges » en fonction de la saison, elle peut être très économique dans de nombreux cas. Car le prix du kilowattheure est nettement plus bas que la concurrence la grande majorité de l’année, que ce soit en heures pleines comme en heures creuses.
Seule la tranche d’heures pleines en « jours rouges », activable 22 jours par an entre le 1ᵉʳ novembre et le 31 mars, affiche un tarif délirant de 0,65 €/kWh. Si vous êtes en mesure de limiter votre consommation durant les 16 heures pleines des jours rouges, ce contrat promet d’importantes économies sur la facture. Posséder une voiture électrique n’est pas contre-indiqué, puisqu’il est dans tous les cas possible de la recharger la nuit en heures creuses à prix bas, même en « jour rouge ».
À lire aussiComment savoir si l’option Tempo d’EDF est vraiment avantageuse ?Parmi les offres proposant un équilibre intéressant entre heures creuses à très bas prix et heures pleines à tarif maîtrisé, l’on retrouve le contrat « Go » d’Octopus. Conçu pour les utilisateurs de véhicules électriques, il permet d’accéder à un kilowattheure en heures creuses à 0,1255 € toute l’année. Pas d’entourloupe sur les heures creuses, qui durent bien huit heures par jour, ni sur le prix de l’abonnement qui est à peu près identique au tarif réglementé. Seule contrepartie : le prix du kilowattheure en heures pleines, qui s’élève à 0,2149 €, un poil plus élevé que le tarif bleu d’EDF.
TotalEnergies, avec son offre « Charg’heures », termine à la dernière place. Son kilowattheure en « heures super creuses » est à assez bas : 0,1261/kWh, mais sur une tranche de seulement 4 heures quotidiennes. Le reste du temps (heures creuses et heures pleines), le tarif est quasiment aligné sur le tarif réglementé.
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