Dans le cadre de l’examen du projet de budget 2020, les députés français ont adopté la proposition déposée par le Modem qui demandait une réduction du tarif d’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER).

Appliquée notamment aux nouvelles installations photovoltaïques, cette taxe est calculée sur la puissance installée d’une centrale, indépendamment de sa production réelle. Mais l’électricité générée par des panneaux solaires étant fortement intermittente (il n’y a déjà pas de soleil la nuit par exemple), sa quantité est proportionnellement plus faible, pour une puissance nominale donnée, que l’énergie produite par d’autres technologies. Ce mode de calcul de l’IFER désavantage donc les centrales photovoltaïques et pèse négativement sur le coût de l’électricité qu’elles injectent dans le réseau.

La France étant très en retard dans le développement de l’énergie solaire (en 2017 elle produisait par exemple moins d’électricité photovoltaïque que… l’Angleterre), l’Assemblée Nationale a voté ce 15 novembre, un amendement qui aura pour effet de réduire l’IFER de plus de la moitié pour les centrales mises en service après le 1er janvier 2021 : l’imposition forfaitaire passera pendant 20 ans de 7,57 € par kilowatt électrique installé à 3,155 €. Une décision évidemment applaudie par les acteurs du solaire français. « Le nouveau tarif aura pour effet de réduire le coût des centrales photovoltaïques », nous confirme Alexandre Roesch, délégué général du Syndicat des énergies renouvelables (SER).  

Dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), l’Etat français entend développer fortement les productions d’énergie renouvelable en misant particulièrement sur le bon gisement solaire dont bénéficient les quatre régions du Midi. Alors que les installations photovoltaïques produisent aujourd’hui à peine 4% de l’électricité consommée dans l’Hexagone, le gouvernement souhaite pousser la part du solaire à 20% d’ici 2028. Ceci correspond à une capacité installée de 20,6 GW en 2023 puis 35,6 à 44,5 GW cinq ans plus tard, pour seulement 8,5 GW à l’heure actuelle. Pour atteindre cet objectif, la France privilégie aujourd’hui le développement des centrales photovoltaïques au sol, jugées moins coûteuses. La mesure votée par les députés soutiendra cette ambition.