Alors que les enjeux climatiques sont au cœur de l’actualité depuis quelques semaines suite à la COP28 à Dubaï, une étude vient d’annoncer que les émissions de CO2 relatives aux énergies fossiles sont au plus haut en 2023.

Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, les États membres de l’Union européenne devront réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) d’au moins 55 % d’ici 2030. Et la route est encore longue, au vu des résultats du dernier rapport annuel de Global Carbon Project. Ce projet de recherche international composé d’une équipe de plus de 120 scientifiques vient en effet d’annoncer que les émissions de CO2 relatives aux énergies fossiles ont continué d’augmenter en 2023.

+1,1 % pour les émissions de CO2 dans le monde

La hausse est de 1,1 % sur un an, pour atteindre un niveau de 36,8 milliards de tonnes de CO2 pour les émissions liées aux combustibles fossiles et à la production de ciment. Pour comparer, l’augmentation était de 0,9 % en 2022. En 2023, elle dépasse de 1,4 % le niveau de 2019 antérieur à la crise sanitaire. L’augmentation de 2023 serait imputable dans les mêmes proportions au pétrole (+1,5 %) et au charbon (+1,1 %). À noter qu’il s’agit encore d’estimations et que les chiffres devront être confirmés. D’après cette étude, il faudrait baisser les émissions de 5,9 % chaque année pour atteindre la neutralité carbone en 2055 et limiter le réchauffement climatique à 1,7 °C à cette date.

Ces chiffres sont basés sur des observations au niveau mondial. Mais les résultats sont contrastés d’un pays à l’autre. Dans l’UE, une réduction des émissions est attendue à hauteur de -7,4 %. Aux États-Unis aussi, une baisse de -3 % devrait être enregistrée. À l’inverse, l’augmentation devrait être élevée en Inde (+8,2) et en Chine (+4 %).

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Une baisse pour les émissions liées au changement d’usage des terres

Un secteur enregistre des résultats encourageants  : celui des émissions liées au changement d’utilisation des sols dans le cadre des activités agricoles ou de la récolte de bois par exemple. Il devrait atteindre un niveau d’émissions de 4,1 milliards de tonnes de CO2 alors que son niveau se situait à 4,7 milliards de tonnes/an entre 2013 et 2022.

Là encore, des différences sont notables entre les pays puisque l’Indonésie, le Brésil et la République démocratique du Congo sont responsables à hauteur de 55 % de ces émissions. Toutefois, Julia Pongratz, une des autrices du rapport, précise « qu’environ un quart de ces émissions sont dues à des produits destinés à l’exportation ». Ce ne sont donc pas aux habitants de ces pays qu’il faudrait imputer les rejets, mais à leurs clients, majoritairement des pays riches.

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