La Ville de Rueil-Malmaison dans les Hauts-de-Seine a choisi la géothermie, une ressource locale et renouvelable, pour alimenter son futur réseau de chaleur. Elle a confié les travaux de forage à Engie Solutions qui a lancé le chantier fin juillet.

Les habitants du bassin parisien disposent sous leurs pieds de deux aquifères profonds qui valent de l’or : des nappes d’eau chaude souterraine. Depuis le premier forage réalisé à Melun en 1969, les projets géothermiques s’y sont succédés. Exploités aujourd’hui par une cinquantaine de réseaux de chaleur, ils alimentent l’équivalent de 250.000 logements.
Après celui de Bobigny l’année dernière, c’est maintenant à Rueil-Malmaison que le forage d’un nouveau « doublet » est entrepris : un puits d’extraction permettra de puiser les calories dans la nappe souterraine située à 1.500 m de profondeur et un puits de réinjection restituera l’intégralité des volumes d’eau extraits.

Nuisances réduites

Volontairement lancés en été afin de réduire les désagréments pour les habitants, les travaux se poursuivrons jusqu’à mi-octobre et seront suivis par la construction de la centrale de chauffe. Les derniers essais et la mise en service seront réalisés dans le courant de l’année 2022.

Si des habitants s’inquiètent des risques de séisme suite à celui survenu dans le Bas-Rhin, Monique Bouteille, l’adjointe au maire en charge de l’urbanisme, rassure : « La technique utilisée est différente, c’est sans risque ». Pour réduire les nuisances sonores, la mairie a mis en place des clôtures acoustiques.

C’est dans le Dogger, le principal aquifère exploité en région parisienne, que le futur réseau de chaleur de la ville de Rueil-Malmaison ira chercher son énergie. Cette formation géologique calcaire âgée de 150 à 175 millions d’années recèle une nappe fossile dont la température varie entre 60 et 80°C. Fortement chargées en sels minéraux, les eaux saumâtres du Dogger sont impropres à la consommation mais la chaleur qu’elle contient peut être exploitée pour alimenter des réseaux de chauffage urbain.

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La commune a confié les travaux à Engie Solutions

La société GéoRueil a été créée pour gérer le projet. Elle appartient à 88,5 % à Engie Solutions qui a obtenu la confiance de la mairie pour exécuter les travaux et à 11,5 % à la municipalité.

D’ici à 2026, d’autres chantiers seront entrepris pour distribuer la chaleur dans la ville, à travers un réseau de 25 kilomètres. Dans un premier temps, seuls les bâtiments collectifs pourront en bénéficier. Viendront ensuite les copropriétés. Mais « les résidences qui utilisent un chauffage individuel ne sont pas éligibles », explique Monique Bouteille.

L’opération permettra d’éviter l’émission de 21.000  tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent de celles de 11.600 véhicules. L’investissement total s’élève à 71 millions d’euros, mais le projet bénéficie du soutien de l’Ademe et de la Région Île-de-France à hauteur de 25,4  millions d’euros.

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