S’il est une substance qui attire toutes les convoitises aujourd’hui, c’est bien le lithium. Au point de faire craindre à de nombreux observateurs qu’il puisse manquer pour la transition énergétique. Toutefois, qui dit course au lithium, dit recherche du lithium, et de nombreux nouveaux projets sont lancés.
Nous avons relaté dans nos colonnes les projets d’extraction du lithium en Alsace dans des puits géothermiques. Ce lithium, appelé lithium géothermal et issu de procédés dits DLE (pour Direct Lithium Extraction), extrait la précieuse substances de saumures, c’est-à-dire de l’eau très concentrée en sel et extraite de sources profondément enfouies sous le sol.
Cette technique présente plusieurs avantages : rapidité, faible surface mobilisée et moindres impacts écologiques. Il est également possible de produire de l’énergie géothermique par la même occasion. Et c’est un projet de ce type qui a démarré en 2024 en Californie, dans l’Imperial Valley.
À lire aussiLa première méga-usine de batteries lithium-soufre du monde se trouvera en CalifornieLe projet phare est appelé Hell’s Kitchen. Il est mené par la société Controlled Thermal Resources. C’est un projet de grande envergure. Qu’on en juge : un investissement de 1,85 milliard de dollars, destiné à produire 40 MW de chaleur et 25 000 tonnes d’hydroxyde de lithium chaque année. À terme, la production devrait être portée à 350 MW de chaleur et 175 000 tonnes de lithium par an.
Le groupe automobile Stellantis a massivement investi dans ce projet : plus de cent millions de dollars en août 2023. Un investissement qui lui permettra de se réserver une part de la production, à savoir 65 000 tonnes par an d’hydroxyde de lithium, et ce, pour les dix prochaines années. Ces investissements, combinés à ceux de General Motors et du DOE (Departement of Energy étasunien), ont permis le lancement du projet. La construction a ainsi démarré en 2024.
À lire aussi100 % renouvelables : la Californie l’a t-elle vraiment atteint sur plusieurs semaines ?Ce projet phare de la région, a cependant accusé un an de retard, du fait de conflits juridiques relatifs aux études environnementales. Ces conflits ont été tranchés en début d’année, permettant au projet de tout juste redémarrer. La première phase du projet est planifiée pour 2026 en ce qui concerne la production d’énergie et 2027 pour la production de lithium.
D’après le Lawrence Berkeley National Laboratory du DOE, la région contiendrait plus de 3,4 millions de tonnes de lithium exploitables (l’étude est accessible en source ouverte). Cela permettrait d’équiper plus de 375 millions de véhicules électriques. Plus que d’habitants aux États-Unis, donc. Justifiant ainsi pleinement le nom de la vallée, qui, sous l’engouement, a pris depuis le nom de Lithium Valley.
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