AccueilÉnergies fossilesPour survivre après le charbon, cette centrale française mise sur le gaz, les batteries, l'hydrogène et les datacenters

Pour survivre après le charbon, cette centrale française mise sur le gaz, les batteries, l'hydrogène et les datacenters

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Par Kevin CHAMPEAUPublié le 9 septembre 2025
La centrale Émile-Huchet / Image : GazelEnergie.

Si les reconversions sont parfois complexes à mener, du côté de Saint-Avold, tout semble aller pour le mieux pour l’une des dernières centrales thermiques du pays. Outre le chantier de conversion au gaz, validé il y a quelques mois, les projets tournés vers l’avenir s’accumulent pour le site aux importantes réserves foncières.

Cette fois, c’est vraiment la dernière. Après plus de 70 ans de service, la centrale thermique Émile-Huchet s’apprête à passer un dernier hiver en activité avant de tirer sa révérence, du moins pour sa production électrique à partir de charbon. Si le site de Saint-Avold ne devrait plus consommer de charbon à partir de l’été 2026, son avenir s’annonce particulièrement dense. D’abord, la centrale devrait continuer à produire de l’électricité, mais à partir de gaz.

La conversion du site a, en effet, été actée en avril dernier par le gouvernement. Les opérations, estimées à 110 millions d’euros, devraient débuter dès l’été 2026, et durer approximativement 18 mois. Si le gaz reste un compromis, et n’empêchera pas la centrale d’émettre du CO2, cette conversion rend possible le recours au biogaz, assure le maintien en service d’une unité de production pilotable, et permet de conserver un grand nombre d’emplois. À l’échelle nationale, l’impact environnemental de la centrale de 125 mégawatts (MW) sur la production électrique française restera minime.

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Un avenir tourné vers les énergies décarbonées

Surtout, GazelEnergie, exploitant de la centrale, a de nombreux projets en tête pour le site de Saint-Avold. Voilà plusieurs années que l’après-charbon est en réflexion, ce qui a abouti à la mise en service, en 2024, d’une première station de stockage par batterie (BESS) d’une puissance de 35 MW. Une deuxième tranche de 65 MW est actuellement en construction, ce qui devrait porter la puissance du site à une centaine de MW. L’objectif de GazelEnergie est même d’atteindre les 300 MW d’ici 2028.

Conscient du potentiel du site, GazelEnergie souhaite s’engouffrer dans un secteur en vogue, notamment du fait du développement de l’IA : les centres de données. Forte de son infrastructure réseau, de ses capacités de stockage et de ses réserves foncière, l’entreprise travaille sur un vaste projet de datacenter. Pour parfaire sa conversion, GazelEnergie travaille à l’implantation d’une usine de production d’hydrogène par électrolyse de l’eau. D’une capacité de 400 MW à l’horizon 2030, cette usine pourrait particulièrement alimenter l’aciériste allemand Saarstahl Holding Saar (SHS), situé à une vingtaine de kilomètres de Saint-Avold.

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