Pays des contrastes, la Chine est à la fois le premier émetteur mondial de CO₂ et le principal moteur de la transition énergétique. Un nouveau rapport met en lumière son rôle déterminant dans la réinvention du système énergétique mondial.
Avec près de 31 % des émissions de CO₂ de la planète, la Chine reste le plus gros pollueur mondial. Mais paradoxalement, un récent rapport du think tank énergétique Ember révèle que l’« usine du monde » est aussi le premier moteur de la transition énergétique globale.
À lire aussiLa puissance éolienne et solaire installée dépasse désormais celle du charbon en ChineAu premier semestre 2025, le pays a certes mis en service 21 GW de centrales à charbon. Mais dans le même temps, il a inauguré 212 GW de nouvelles centrales photovoltaïques. Cela représente plus de 60 % de la puissance solaire totale installée en Europe ! D’ici la fin de l’année, Pékin espère franchir le cap des 500 GW de capacités combinées en solaire et en éolien.
Pour tenir un tel rythme, la Chine multiplie les projets d’envergure qui battent des records : plus grande ferme solaire flottante, centrale la plus haute du monde, ou encore STEP installée en très haute montagne. Ces réalisations nécessitent des investissements colossaux : en 2024, le pays y a consacré 625 milliards de dollars, soit près de 31 % des investissements mondiaux.
L’influence chinoise dépasse ses frontières : elle fournit actuellement 80 % des panneaux solaires et 60 % des éoliennes de la planète. Depuis 2010, elle a produit les trois quarts des modules photovoltaïques installés dans le monde. La production est telle qu’elle dépasse les scénarios « zéro émission », entraînant une baisse des prix et une adoption accélérée. Enfin, la Chine dépose trois fois plus de brevets liés aux énergies décarbonées que le reste du monde réuni.
À lire aussi60 gigawatts : le chantier du plus puissant barrage du monde commence en ChineGrâce à ces investissements massifs et à l’électrification des usages, la production d’énergie fossile semble amorcer un plateau. Selon Ember, l’énergie finale issue de sources fossiles se stabilise depuis la deuxième moitié des années 2010. Parallèlement, malgré une hausse constante de la demande en électricité, la part de l’électricité d’origine fossile plafonne, tandis que les productions éolienne et solaire explosent.
La Chine a même atteint en 2024, avec six ans d’avance, son objectif de 2030 : 1 200 GW de capacités renouvelables installées. Autre indicateur fort : malgré la croissance rapide de sa consommation d’électricité, 84 % de l’augmentation des besoins en 2024 ont été couverts par le solaire et l’éolien. Et la dynamique se poursuit. Au premier semestre 2025, la hausse de la production renouvelable a dépassé celle de la demande, entraînant une baisse de 2 % de l’utilisation des combustibles fossiles.
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