Alors que les énergies renouvelables intermittentes se développent rapidement, les marchés de l’électricité voient se multiplier les épisodes de prix spot négatifs. Une situation inédite qui ne touche pas seulement les producteurs éoliens et solaires. Les petites centrales hydroélectriques, dont l’arrêt et le démarrage est plus contraignant, doivent parfois produire même quand ça leur est économiquement défavorable.
Les petits producteurs d’hydroélectricité font face à un défi inattendu : la multiplication des prix spot négatifs sur les marchés de l’électricité. L’un d’entre eux, SERHY, alerte sur le phénomène. « Si cela peut sembler bénéfique pour les consommateurs, c’est une véritable contrainte pour les exploitants de centrales hydroélectriques » explique l’entreprise, à travers les réseaux sociaux. En cause, la montée en puissance des énergies renouvelables intermittentes, comme le solaire et l’éolien, qui bouleversent les équilibres en produisant aux moments où la demande est faible.
Car, contrairement à d’autres filières, l’hydroélectricité ne peut pas toujours s’arrêter de produire. Certaines centrales doivent respecter des débits réservés imposés par la réglementation environnementale. D’autres ont des capacités de stockage limitées dans les retenues amont, ou ne peuvent simplement pas se permettre des arrêts et démarrages répétés en raison de contraintes techniques. Toutes les centrales hydroélectriques ne sont pas flexibles.
« Quand le prix spot devient négatif, produire peut coûter très cher : les producteurs sont contraints de payer des pénalités pour injecter de l’électricité sur le réseau ! » prévient SERHY. Pour y faire face, les exploitants doivent affiner leurs prévisions, disposer d’outils de pilotage en temps réel et assurer une surveillance continue des marchés – y compris la nuit, les week-ends et les jours fériés. Le redémarrage de groupes après un arrêt peut par ailleurs générer des risques techniques, voire une usure prématurée des installations, selon l’entreprise basée en Occitanie.
« Il est urgent d’adapter nos outils de soutien pour que l’hydroélectricité, énergie souple et pilotable, ne devienne pas la variable d’ajustement d’un système qui la pénalise de manière croissante » commente Jean-Marc Levy, le secrétaire général du syndicat France hydro électricité. Le représentant prend pour exemple une centrale de 999 kW qui aurait été contrainte de s’arrêter 124 heures sur un peu plus d’un mois, en raison d’épisodes de prix négatifs. L’exploitant aurait ainsi perdu 19 % de son chiffre d’affaires, en bridant de 79 MWh sa production.
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