Dans un document rendu public le 20 mai 2022, la Commission de Bruxelles énonce les nouvelles règles visant à encadrer la production d’hydrogène renouvelable.

Face aux conséquences sur le secteur de l’énergie de la guerre en Ukraine, l’Europe a mis sur pied un plan d’action pour accélérer son indépendance vis-à-vis des combustibles russes.
Appelée « RepowerEU », cette feuille de route prévoit de diversifier les sources d’approvisionnement en gaz en se tournant notamment vers le gaz naturel liquéfié (GNL) et le biométhane.

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Encourager l’hydrogène vert

Mais Bruxelles entend également s’appuyer sur l’hydrogène vert. En effet, il est prévu d’encourager ce gaz produit à partir de sources renouvelables afin de décarboner le secteur de l’industrie et du transport des marchandises.
Pour remplacer le gaz fossile, le charbon et le pétrole dans des secteurs dédiés, 10 millions de tonnes d’hydrogène renouvelable seront produites dans l’UE d’ici 2030 et 10 millions de tonnes complémentaires seront importées.

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Une production « additionnelle »

Pour mettre en application ses ambitions, la Commission a publié le 20 mai 2022 un projet de règlement, le but étant que les installations de production d’hydrogène renouvelable soient « additionnelles » aux autres sources de production d’électricité « propre ». Une transition progressive est prévue pour passer de l’hydrogène produit à partir de gaz fossiles vers un hydrogène vert.

Le texte exige également que la production d’hydrogène renouvelable soit réalisée au même moment que sa consommation. L’unité de temps devra être établie par les producteurs à l’échelle d’une heure (contre un mois jusqu’ici).

Par ailleurs, afin qu’une capacité de production supplémentaire puisse être considérée comme additionnelle, elle doit être ajoutée sur le même site et dans un délai de 24 mois suivants la mise en service de l’électrolyseur initial.

Enfin, la production d’hydrogène renouvelable ne sera possible que pour les nouveaux parcs éoliens et solaires qui n’ont pas bénéficié de subventions.

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Une consultation publique de 4 semaines

Si le texte est finalisé en l’état, ces règles devraient entrer en vigueur progressivement jusqu’en 2026. En effet, le projet proposé par la Commission européenne va faire l’objet d’une consultation publique pendant quatre semaines avant d’envisager les suites à lui donner.

Soulignons pour finir que la Commission européenne se montre prudente en ce qui concerne la perspective d’étendre l’utilisation de l’hydrogène renouvelable dans d’autres secteurs que celui de l’industrie et des transports,  en raison des risques de hausse des coûts du gaz pour les consommateurs notamment.

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