Après l’Allemagne et l’Europe, le gouvernement français a décidé d’investir dans l’hydrogène à grands coups de milliards d’euros pour en faire une «énergie du futur». Est-ce vraiment un bon plan et quelle sera la couleur de cet hydrogène « made in France » ?
Bien qu’il existe à l’état naturel dans l’écorce terrestre (nous y reviendrons), l’hydrogène est aujourd’hui produit industriellement et en grande quantité : chaque année l’industrie mondiale en consomme plus de 75 millions de tonnes dont près de la moitié (45%) sont utilisées pour le raffinage et la désulfuration du pétrole. L’autre moitié sert principalement à produire de l’ammoniac, lequel est utilisé comme matière de base dans le secteur de la chimie, notamment pour la production d’engrais. Mais l’hydrogène est aussi employé dans l’industrie alimentaire, l’électronique, la métallurgie et l’industrie spatiale où il entre dans la composition du « carburant » des fusées.
La consommation mondiale d’hydrogène équivaut à celle du quart de la consommation de gaz naturel, c’est tout dire.
Les Etats-Unis et la Chine en sont les principaux fournisseurs mondiaux avec une production annuelle d’environ 10 millions de tonnes chacun. La France produit près d’un million de tonnes d’hydrogène par an, soit 1,5% de la production mondiale.
Contrairement aux énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon), l’hydrogène n’est pas une énergie primaire, mais un « vecteur énergétique » qui, comme l’électricité, est produit à partir d’une autre source d’énergie.
Toutefois il a l’avantage de posséder des propriétés énergétiques remarquables ce qui explique son intérêt. C’est le vecteur énergétique qui dispose de la plus grande densité massique : par kilo il contient 2,2 fois plus d’énergie que le gaz naturel, 2,75 fois plus que l’essence et 3 fois plus que le pétrole. Cependant, c’est le gaz le plus léger ce qui complique son stockage. Pour l’entreposer, le transporter et le distribuer, il faut soit le liquéfier à une température extrêmement basse (- 253 °C), soit le comprimer à très haute pression (700 bars) et ces opérations sont très énergivores : sa liquéfaction, par exemple, consomme 10 à 13 kWh d’électricité par kg.
Il faut aussi maîtriser les risques car l’hydrogène est un gaz très dangereux : comme il s’agit de la plus petite des molécules gazeuses, les risques de fuites sont plus importants qu’avec n’importe quel autre gaz. Il est en effet difficile de rendre complètement étanche les réservoirs et tuyauteries contenant de l’hydrogène surtout lorsque celui-ci est comprimé à très haute pression : il peut s’échapper par des ouvertures microscopiques. Ainsi, mêmes les meilleurs réservoirs ne sont jamais complètement étanches : ceux des voitures à hydrogène peuvent se vider en quelques semaines, même quand le véhicule est à l’arrêt. En outre l’hydrogène est très facilement inflammable : l’énergie requise pour l’enflammer est dix fois plus faible que celle qui est nécessaire pour allumer du méthane ( c’est-à-dire le gaz « naturel »). De plus, lorsque l’hydrogène est comprimé à très haute pression (c’est le cas dans les véhicules à hydrogène et les stations de distribution) et qu’une fuite a lieu, le gaz se détend fortement et il se produit ce qu’on appelle un effet Joule-Thompson inverse. L’hydrogène qui s’échappe s’échauffe en se détendant, ce qui peut être suffisant pour qu’il s’enflamme spontanément.
Particularité de l’hydrogène : sa flamme est incolore : un début d’incendie d’hydrogène ne se voit donc pas.
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L’hydrogène gris et l’hydrogène bleu
Aujourd’hui, plus de 95 % de l’hydrogène consommé dans le monde sont extraits des combustibles fossiles, principalement du gaz naturel, sous l’action de la vapeur d’eau surchauffée. Des catalyseurs métalliques sont utilisés (nickel, fer, chrome, cuivre) pour faciliter les réactions. Cette technique appelée vaporeformage nécessite de porter le mélange gaz – vapeur à très haute température : entre 700°C et 1.000°C. Elle est donc énergivore et s’accompagne d’une importante émission de dioxyde de carbone (CO2) : pour chaque tonne d’hydrogène, 10 à 11 tonnes de CO2 sont produites et en général émises dans l’atmosphère. Dès lors, la production mondiale d’hydrogène est responsable de l’émission d’environ un milliard de tonnes de CO2 chaque année soit l’équivalent des émissions de l’Indonésie et du Royaume-Uni combinées selon l’Irena (l’Agence Internationale des Energies Renouvelables).
L’hydrogène peut aussi être fabriqué par gazéification du charbon, mais cette méthode, également très grande émettrice de CO2, reste, heureusement, relativement minoritaire dans le monde.
Le vaporeformage est le procédé actuellement le plus économique pour produire l’hydrogène. Son coût évalué à 1,5 €/kg est cependant 3 fois plus élevé que celui du gaz naturel. Mais si sa production est soumise à la taxe carbone comme en Europe, la facture est encore plus lourde.
Pour caractériser cet hydrogène produit à partir des énergies fossiles avec une forte émission de gaz à effet de serre, il s’est vu attribuer la couleur grise.
Pour le « décarboner », une possibilité consiste à capter le dioxyde de carbone émis lors du vaporeformage. Ce CO2 peut alors être utilisé comme matière première dans certaines industries (pour la production de mousses par exemple). Mais la solution la plus fréquemment envisagée est celle du stockage géologique, dans d’anciennes poches de gaz ou de pétrole vides. Une technique appelée CSC (ou en anglais CCS pour Carbon Capture and Storage).
L’hydrogène ainsi décarboné est alors devenu « bleu ». Inutile de dire que l’opération supplémentaire est coûteuse, tant en euros ou en dollars qu’en énergie et qu’aujourd’hui il n’existe presque pas d’hydrogène bleu sur le marché. Seuls quelques projets pilotes ont été lancés dans le monde.
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L’hydrogène vert et l’hydrogène jaune
Lorsque l’hydrogène est présenté à grand renfort d’annonces comme solution d’avenir dans les médias, ce n’est heureusement pas de l’hydrogène gris qu’il s’agit mais plus généralement d’hydrogène « décarboné » ou encore d’hydrogène « vert » : la couleur « écolo » qui l’affuble de tous les atours pour paraître « sympa » et porteur d’espoir dans les médias et les objectifs de transition énergétique ou de mobilité durable.
L’hydrogène vert est produit par électrolyse de l’eau. Il s’agit du procédé qui consiste à décomposer l’eau (H20), élément naturel par excellence, en dioxygène (O2) et dihydrogène (H2) grâce à un courant électrique. L’installation qui permet cette opération s’appelle un électrolyseur. Si l’électricité utilisée est exclusivement d’origine renouvelable (produite par exemple par des installations solaires, éoliennes ou hydroélectriques), cet hydrogène sera « propre » et qualifié de « vert ». S’il est produit par une proportion importante d’électricité d’origine nucléaire (comme en France), il se verra plutôt attribuer la couleur jaune. Cette fabrication-là n’est ni propre ni durable car elle dépend de l’utilisation d’un « combustible » fossile, l’uranium, dont la ressource n’est pas renouvelable. Elle s’accompagne en outre de la production de déchets radioactifs qui resteront dangereux pendant plusieurs centaines de milliers d’années et dont on ne sait toujours pas quoi faire.
Problème : l’hydrogène « vert » ou même « jaune » est beaucoup plus cher que l’hydrogène gris fabriqué par vaporeformage. Son coût est aujourd’hui de 5 à 6 € par kg soit environ 4 fois plus que l’hydrogène gris. Raison pour laquelle sa production mondiale est très marginale (moins de 5 % aujourd’hui).

Rendement médiocre
Autre obstacle de taille lorsque l’hydrogène vert est envisagé comme solution de stockage de l’électricité d’origine renouvelable : le rendement de l’opération qui consiste à produire de l’hydrogène dans un électrolyseur, à le comprimer à très haute pression, éventuellement à le transporter, puis à fabriquer à nouveau de l’électricité dans une pile à combustible, est médiocre : de 25 à 30 %. Cela veut dire que plus des deux tiers de l’électricité renouvelable produite au départ se sont volatilisés dans l’opération, en pure perte. Alors que des solutions de stockage alternatives comme les batteries ont un rendement bien meilleur d’environ 80 % et sont même moins chères (nous reviendrons sur ces aspects dans un prochain article).
La première électrolyse de l’eau a eu lieu en 1800 et la pile à combustible a été inventée en 1839 par l’Allemand Christian Schönbein. Ces technologies ne sont donc pas récentes. Lors de mon passage sur les bancs de l’université, notre professeur de chimie nous parlait déjà de leurs promesses dans les années 1970 …
Mais il est clair que les efforts de recherche, les budgets actuellement alloués par les plans nationaux et internationaux et les économies d’échelle envisagées par les projets de gigafactory comme celle que Bruno Le Maire voudrait construire en France, permettent d’espérer une réduction des coûts et une amélioration du rendement de la solution de stockage d’électricité renouvelable par l’hydrogène vert. Sera-t-elle un jour compétitive en regard de l’alternative offerte par les batteries ou d’autres solutions de stockage émergentes ? Honnêtement j’en doute, mais tant mieux si l’avenir me donne tort.
>>> Lire aussi : Bruno Le Maire veut une «gigafactory» française de production d’hydrogène
Abandon des couleurs ?
Alors que les couleurs des différentes formes de production d’hydrogène avaient été définies dans un document de l’IRENA (l’Agence internationale des énergies renouvelables) et promues par la Commission européenne, celle-ci abandonne ce catalogue dans un document daté du mois de juin de cette année. Pour Bruxelles, l’hydrogène sera désormais soit « propre » – exclusivement produit à partir de renouvelables – soit « bas carbone », une notion que l’exécutif européen définit comme produit à partir d’électricité majoritairement nucléaire (l’hydrogène anciennement jaune) ou de combustibles fossiles avec captage et stockage du carbone (l’hydrogène bleu).
Ces nouvelles définitions devront être traduites lors de la révision du marché du carbone en juin 2021. Un seuil d’émissions de gaz à effet de serre pour la qualification de l’hydrogène «bas carbone» devra alors être fixé.
Quant à l’hydrogène « propre » ou « renouvelable », la Commission proposera une terminologie complète et des critères pour une certification sur la base des émissions de gaz à effet de serre mesurées sur le cycle de vie. Ce cadre pourrait aussi inclure des critères de durabilité plus larges.

Et l’hydrogène « naturel » ? Il existe bel et bien !
Lorsque les médias et la plupart des « experts » nous parlent d’hydrogène, ils nous disent (presque) tous que cet élément, bien qu’il soit le plus abondant de l’Univers, ne se trouve pas à l’état naturel dans la croute terrestre ou l’atmosphère. En réalité il s’agit d’une « fake news ». Pour preuve : des puits d’hydrogène naturel découverts « par hasard » à proximité de Bourakébougou, au Mali et qui, depuis plusieurs années, alimentent ce village en électricité. Deux scientifiques français, Eric Deville et Alain Prinzhofer sont partis à sa recherche et en ont trouvé des traces à plusieurs endroits de la planète. Leurs découvertes font l’objet d’un livre : « Hydrogène naturel : la prochaine révolution énergétique » publié chez Belin. Toute une histoire sur laquelle nous reviendrons dans un prochain article.
En attendant, n’hésitez pas à nous faire faire part de votre opinion dans les commentaires ci-dessous.
>>> Lire aussi : Produire de l’hydrogène à partir de déchets plastiques, c’est possible !
Super intéressant !
J’ai juste une question : si on trouve de l’hydrogène « naturellement » sur terre, par des puits, peut-on parler d’une source d’énergie renouvelable? L’hydrogène disponible dans ces puits est-il fini ? Peut-on vraiment parler de la « prochaine révolution énergétique » si la source est d’origine finie ?
@ Adrien. Selon les scientifiques français Eric Deville et Alain Prinzhofer l’hydrogène naturel serait produit en continu par des transformations chimiques dans certaines couches géologiques. Il s’agirait donc bien d’une énergie renouvelable et non pas d’un stock qui pourrait s’épuiser comme c’est le cas avec les énergies fossiles. Cette explication est plausible car l’hydrogène est un élément tellement réactif qu’il n’existerait plus à l’état naturel s’il était présent dans la croute terrestre depuis des millions d’années. Mais nous reviendrons sur tout cela dans un prochain article.
Je pense au contraire qu’il s’agit d’un cas assez voisin de celui des énergies fossiles qui ont deux défauts dont un peut aussi être rencontrer avec cet hydrogène. Les deux défauts des fossiles c’est pour 1) qu’ils sont émetteurs de CO2 dès que l’on veut les utiliser, et 2) qu’ils sont utilisés (consommés) à une vitesse infiniment supérieure au délai dont ils ont besoin pour se reconstituer, ce qui conduit à leur épuisement inéluctable. Si l’hydrogène « naturel » est le produit d’une transformation chimique nous ne sommes pas à l’abri de le consommer plus vite que cette transformation nécessite de temps… Lire plus »
Serge, selon les 2 scientifiques français qui ont étudié la question, l’hydrogène présent dans la croute terrestre n’y est pas stocké comme les énergies fossiles. Justement à cause de la très petite dimension de la molécule de dihydrogène. Il s’agirait donc d’un flux constant qui migrerait en continu vers la surface où il s’échappe dans l’atmosphère. C’est comme cela qu’il a d’ailleurs été repéré. Mais patience, nous expliquerons tout cela dans un prochain article.
Merci pour cet article qui exprime clairement les difficultés inhérentes à cette filière !
La principale utilité des couleurs de l’hydrogène est de faire gagner du temps dans les discussions entre professionnels: de ce point de vue la fait que la communication de la Commission ne se réfère pas aux couleurs n’enlève rien à leur utilité. Nous utilisons ainsi, outre le gris, le bleu et le vert l’hydrogène turquoise est produit par pyrolyse du methane et stockage ou utilisation du carbone noir, l’hydrogène fluo est produit a partir d’électricité nucléaire, l’hydrogène jaune est celui coproduit par la chimie, notamment lors de la production du Chlore, L’hydrogène naturel reste « naturel » qui est aussi bref et… Lire plus »
En effet Didier, ces couleurs n’ont rien d’officiel, mais les 3 principales (gris, bleu et vert) figurent quand même dans un document de l’IRENA. Quant à l’hydrogène jaune, j’ai lu qu’il s’agit plutôt de l’hydrogène produit par l’électricité d’origine nucléaire.
« Fluo » est bcp plus évocateur du nucléaire que le jaune (la plaisanterie « I worked in Los Alamos Laboratory, and now I glow in the dark » remonte aux années 40), et jaune est la couleur du Chlore, principale production chimique qui coproduit de l’H2.
Cette attribution de couleurs est donc la plus facile a mémoriser, c’est pourquoi nous l’utilisons.
J’aime bien cet article, qui pose l’ensemble des problématiques sans valeurs sujettes à polémiques 😉
Va s’engager la bataille du calcul de l’empreinte carbone du stockage de l’énergie (H2 compressé ou liquéfié versus les batteries). De quoi alimenter les forums !
Plan Hydrogène français : 7 milliards pour 20 à 50.000 véhicules légers (alors qu’une solution à batteries conviendrait) et 800 à 2000 véhicules lourds, soit 0,1 % des véhicules. Combien de milliards sont alloués pour notre propre filière de batteries qui concerne 99,9 % des véhicules ?
Oui, c’est bien là le problème. mais il semble qu’il soit très smart de parler hydrogène.
Je pense que l’heure de l’hydrogène n’arrivera que lorsqu’il sera produit par électrolyse avec une énergie électrique excédentaire, c’est-à-dire qui serait perdue si on ne l’utilisait pas dans ce type d’application. Cela ne pourra se produire que dans des situations que l’on connait avec déjà aujourd’hui l’éolien dans certains pays qui ont déjà largement investis dans cette voie et qui vont continuer. Lorsque l’éolien fournira par vent moyen de quoi alimenter pratiquement (ou presque) la totalité du besoin d’un pays comme l’Allemagne, les périodes de surproduction pourraient durer plusieurs mois consécutifs et justifier de ce dispositif de stockage pour ….… Lire plus »
Avec l H2, on peut toujours faire du CH4 par combinaison avec du CO2. CH4 est plus facile à stocker. Mais que coûte en rendement cette opération supplémentaire ?
Vous avez la réponse dans votre question. La chimie peut toujours faire et defaire mais jamais gratuitement.
La question du stockage est comparable à celle de l’acétylène, un gaz utilisé assez couramment pour les chalumeaux qu’ils soient pour la soudure autogène ou hétérogène, soit pour la découpe de pièces d’acier. L’acétylène est un gaz très inflammable et facilement explosif. Dans les bonbonne l’acétylène est dissous dans de l’acétone (si mes souvenir sont bons). J’ai lu il y a déjà du temps qu’il était possible d’utiliser un processus comparable pour stocker l’hydrogène dans des réservoirs.
Pour moi l’acétylène c’est un souvenir de guerre, quand les bombardements nous faisaient nous réfugier dans les caves, à cause du couvre feu, l’éclairage était assuré par des lampes à acétylène, et je n’ai jamais oublié cette odeur …. de terreur.
L’acétylène est toujours très employée chez les ferronniers, les garagistes, les plombiers, et l’industrie. Elle permet une température de flamme nettement plus élevée que le propane. Ce qui est nécessaire pour la soudure autogène. Pour ma part je dispose d’une installation utilisant une bonbonne d’oxygène et une bonbonne d’acétylène. Cela existe y compris pour les particuliers. Il n’y a pas d’odeur. Évidemment nous n’en sommes plus à la production grâce a un goute à goute sur du carbolite qu’il ne fallait surtout pas oublier de purger,si non gare à la casse..
Cordialement
Restons hors sujet encore un moment ça occupe en ces temps de restriction. Je ne sais pas ce qui était la cause de cette odeur que vous dites absente dans votre poste soudure acetylene, mais ce n’était que lorsque ces lampes était allumées que cette odeur envahissait la cave.
Bernard, dans l’article vous classez l’uranium dans la catégorie fossile : « Cette fabrication-là n’est ni propre ni durable car elle dépend de l’utilisation d’un « combustible » fossile, l’uranium, dont la ressource…. » Bien qu’elle soit extraite de la terre (de fossilis qui signifie « que l’on tire de la terre ») On réserve plutôt ce qualificatif à ce qui résulte de la fossilisation de matières organiques. La nature de l’uranium qui n’est qu’un élément comme les autres résultant de la création de la planète ne se renouvelle pas, quand il n’y en aura plus, il n’y en aura plus, même des milliards d’années… Lire plus »
Oui Serge, je sais évidemment tout cela. Je sais aussi que l’uranium que l’on trouve dans la croute terrestre a été fabriqué au coeur d’une étoile depuis longtemps disparue et qu’il ne se renouvellera pas avant l’explosion de notre soleil. Mais j’ai utilisé le terme « fossile » dans cet article pour la simplification du propos. Ici je ne donne pas un cours de chimie ni de géologie, mais j’écris un article de vulgarisation et il faut que l’explication reste compréhensible pour le plus grand nombre. Dans les faits, l’épuisement du stock d’uranium présent dans la croute terrestre est comparable à l’épuisement… Lire plus »
Science sans conscience n’est que ruine de l’âme et vulgarisation ne signifie pas qu’il faille dire n’importe quoi. L’énergie nucléaire n’est pas une énergie fossile et c’est justement son intérêt. Quant à son potentiel actuel, il est de l’ordre d’1 siècle avec les réacteurs de 3ème génération et il sera de 10.000 ans avec ceux de la 4ème (utilisation de l’Uranium 238 entre autre).
Oui mais cela mon cher Paul P, ça reste de la science fiction. Cette recherche remonte à 1957 plus la plus ancienne et a fait l’objet, rien qu’en France de réacteurs spécifique dont aucun n’a fonctionner correctement sur toute la durée de sa carrière, tous 10 fois plus souvent à l’arrêt qu’en fonctionnement? Et je ne compte pas les essais fait à l’étranger et également abandonnés (USA, Angleterre, Italie….) il n’y a que les russes qui s’obstinent avec des ambitions de moins en moins hautes perdant tout l’intérêt du processus. D’ailleurs leur B800 ne ronronne qu’en mode de base, ce… Lire plus »
Bien sûr Bernard, néanmoins, puisque c’est mon domaine, il ne faut pas trop compter sur notre Soleil pour ensemencer l’espace avec des matériaux aussi lourd que l’Uranium, il est bien trop maigre pour cela. Seules les étoiles les plus massives peuvent avoir ce privilège, en fait les supergéantes bleu qui finissent leur vie en supernovæ dont il ne reste rien, même pas une petite étoile naine blanche qui sera le sort de notre Soleil qui ne mourra qu’après quelques soubresauts et de façon assez discrète sous la forme d’une nébuleuse planétaire. Pour le reste c’est tout bon, nous sommes d’accord.
Fort bien. mais il convient de relativiser/minorer les coûts, comme indiqué par BIophile , le 4 juillet, en prenant en compte l’économie résultant de la diminution de la facture du réchauffement climatique. En ce qui concerne le vaporeformage, même sans piégeage du CO2, il est préférable à bruler du méthane avec la même production de CO2, à cause de l’hydrogène obtenu. De même pour les hydrocarbures obtenus à partir du charbon par le procédé Fischer-Tropsch, d’autant que les centrales thermiques sont une source majeure de production de CO2.
Bonjour Il y a une réflexion sur l’hydrogène qui n’est jamais abordé: la notion de réservoir. En effet, si l’utilisation du pétrole pose problème, c’est parce que l’on utilise du C stocké dans le réservoir souterrain et que ce carbone change de réservoir pour aller dans l’atmosphère sous forme de CO2. On déséquilibre ainsi le cycle du carbone (on dégage tellement de CO2 que les hydrosphère ou la géosphère n’ont pas le temps de restocker ce C). Si on applique cela à l’hydrogène: on va utiliser de l’eau liquide pour faire de l’hydrogène vert ou « propre » (eau souvent issue du… Lire plus »
Bonjour Thomas, nous consacrerons prochainement un article à cette question. Pour l’instant je m’informe auprès de climatologues sur l’influence éventuelle de la vapeur d’eau d’origine anthropique (humaine) sur les changements climatiques. Restez à l’affut de nos articles 🙂
La vapeur d’eau et le seul « gaz à effet de serre » liquide à la température de l’atmosphère. Il se condense rapidement et sort de l’atmosphère en redevenant liquide (la pluie). De ce fait, la vapeur d’eau ne peut pas induire une Augmentation de l’effet de serre contrairement aux gaz « gazeux » qui s’accumulent. La quantité de vapeur d’eau dans l’air dépend de la température de l’air. Si la température de l’air augmente, la quantité de vapeur d’eau dans l’air va augmenter. Ainsi la vapeur d’eau agit comme un amplificateur de l’effet de serre mais n’induit pas d’Augmentation. La Terre a plus… Lire plus »
Bernard,
Article de vulgarisation très intéressant. Très impatient de lire votre prochain article de vulgarisation sur l’hydrogène naturel, un sujet, qui en tant que géologue, me passionne et qui mériterait tellement d’être plus connu. Quand à peu près sortira cet article et sera-t-il publié chez Révolution Energétique?
Merci Philippe. L’article sur l’hydrogène naturel sera évidemment publié sur Révolution Energétique. Quand ? et bien, quand j’aurai rassemblé suffisamment d’infos et que j’aurai pris le temps de l’écrire. Allez je vous le promet avant la fin de cette année … 🙂
à Bernard article ô combien intéressant et qui me fait espérer un jour remplacer ma Zoé par un équivalent à hydrogène capable de 700 km d’autonomie. Cependant même si c’est envisageable il faudrait peut-être évoquer que toute électrolyseur finit par s’encrasser au niveau de la cathode. Existe-il déjà une régénération automatique ? Aura-t-on trouvé un cathalyseur moins cher que la mousse de platine ? existe-il déjà un substitut acceptable ? Tous ces problèmes s’ajoutent au fait que vous avez signalé, un rendement plutôt faible. En revanche le poids très contenu des véhicules H2 devrait constituer un avantage certain (malus au… Lire plus »
Dans un article publié par une revue de vulgarisation scientifique, j’ai lu que ces sources d’hydrogène provenaient de remontés d’eau des très grandes profondeurs de la terre. Au cours de son trajet vers la surface, dans certaines conditions il se produit des réactions d’oxydo-réduction transformant l’eau ayant perdu son oxygène en hydrogène. Ce phénomène aurait été observer en Russie et dans d’autre parties du monde.Le problème semble être la capture de ce gaz car la surface par la quelle il s’échappe dans l’atmosphère peut être assez vaste.
Merci pour cette excellente clarification des « couleurs » de l’hydrogène.
L’utilisation du terme dihydrogène à la place d’hydrogène permet de lever l’ambiguïté (que vous expliquez) entre l’hydrogène très abondant dans l’Univers et l’hydrogène dans les molécules de dihydrogène.
Le dihydrogène gazeux est invisible. Liquide, il est transparent. Et solide non-cristallisé il est probablement blanc.
Merci beaucoup! Très intéressant!
Bravo Bernard pour cet article il reste compliqué pour moi, car je n’ai pas de formation scientifique. Et pour la première fois il y a des réponses aux questions des lecteurs. L’hydrogène semble véritablement une solution d’avenir en particulier avec une production à partir d’EnR. J’aimerais néanmoins avoir ton avis sur l’utilisation du méthane en cogénération (chaleur et électricité). Non utilisé, ce gaz s’échappe de toute façon dans l’atmosphère, au moins pouvons nous récupérer de l’énergie au passage. Toutes les villes produisent une quantité incroyable de déchets verts. Pourrait s’ajouter les déchets alimentaires de la restauration et autres et des… Lire plus »