À l’arrêt depuis juillet 2021 en raison d’un problème d’étanchéité, l’EPR 1 de la centrale nucléaire de Taishan (Chine) a été remis en service le 15 août 2022. Un événement de bon augure pour la filière.

Conçu en France, le réacteur EPR de la centrale nucléaire de Taishan est le premier de cette technologie à avoir été mis en service dans le monde, en 2018. Il précède le second EPR de Taishan lui aussi en service, celui de la centrale d’Olkiluoto (Finlande) connecté au réseau en mars 2022 et ceux de Flamanville (France) et d’Hinkley Point (Royaume-Uni) toujours en chantier.

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Un retour d’expérience précieux pour la France

Durant l’été 2021, un défaut d’étanchéité sur des barres de combustibles avait conduit à mettre à l’arrêt le réacteur, le temps de remédier à la situation. Après une inspection réalisée sur place fin juillet par l’autorité de sûreté nucléaire chinoise, l’EPR de Taishan 1 a pu être reconnecté au réseau le 15 aout 2022.

Ce retour d’expérience est précieux pour EDF, puisqu’il pourrait servir aux chantiers d’EPR en cours à Flamanville et Hinkley Point, qui connaissent tous les deux d’importants retards. À cette fin, l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) française a annoncé avoir proposé à son homologue chinoise d’initier un dialogue permettant d’échanger sur l’anomalie qui s’est produite à Taishan. Cette proposition a été acceptée par l’organisme chinois.

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Un petit soulagement pour le réseau électrique chinois

Notons qu’il existe un seul autre EPR en fonctionnement dans le monde actuellement, en plus des deux situés à Taishan : il s’agit de celui implanté sur la centrale nucléaire d’Olkiluoto en Finlande. Ce dernier suscite des critiques puisqu’il a été mis en service avec une douzaine d’années de retard. En outre, il a dû être déconnecté du réseau récemment en raison d’un problème sans lien avec l’atome, puisqu’il concernait la turbine à vapeur. La remise en service de l’EPR 1 de Taishan est donc (enfin) une bonne nouvelle pour la technologie EPR.

Par ailleurs, cette remise en route est une aubaine pour la Chine qui fait face à une crise du charbon, dont elle est fortement dépendante, et une pénurie d’électricité. Depuis plusieurs mois, les autorités ont été contraintes de réaliser des coupures d’électricité intermittentes dans plusieurs provinces du pays, impactant les particuliers et les entreprises. L’empire du milieu peut donc à nouveau compter sur les 1 735 MW de puissance « bas-carbone » de l’EPR de Taishan 1.

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