Afin de poursuivre son projet de construction de deux parcs éoliens en mer au large de l’île d’Oléron, l’État a dû redéfinir les périmètres pour respecter le parc naturel marin protégé.

En 2020, la France n’avait pas atteint l’objectif de 23 % d’énergie produite à partir de sources renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie. En effet, elle était parvenue seulement au seuil de 19,1 %. Il reste donc encore un long chemin à parcourir pour atteindre les 33 % visés à l’horizon 2030.

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Un premier parc prévu en 2030

Dans ce sens, accompagné par RTE, l’État envisage de construire deux parcs éoliens en mer au large de l’océan Atlantique Sud. Le débat public qui s’est tenu entre octobre 2021 et février 2022 a réuni environ 15 000 participants. L’État a annoncé le 29 juillet 2022 les contours définitifs du projet, en tenant compte des résultats de cette concertation.

Un premier parc devra être mis en service en 2030, après le choix du lauréat en charge des travaux. D’une puissance de 1000 MW maximum, il sera situé à plus de 35 km au large des côtes de l’île d’Oléron, finalement au-delà des limites du parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis.

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La zone du parc révisée face aux critiques

La localisation de ce premier parc cristallisait les tensions autour du projet puisque selon le dossier présenté lors du débat public, il se trouvait à l’intérieur du parc naturel marin protégé. Le gouvernement a donc accepté de décaler le périmètre envisagé du parc pour éviter la zone marine protégée.

L’élaboration d’un projet éolien en mer est toujours délicate puisqu’il faut concilier plusieurs impératifs : respect de la biodiversité et des zones de pêche tout en considérant les aspects techniques et financiers. Les éoliennes ne peuvent pas être déployées n’importe où en mer. Leur technologie et donc leur coût diffère considérablement en fonction de la profondeur par exemple. L’État a donc fait un pas envers les défenseurs de l’environnement, ce qui devrait permettre d’apaiser certaines tensions autour du projet.

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Un second parc en extension du premier

Le premier parc sera ensuite complété par un second d’une puissance maximale de 1000 MW situé encore plus au large. Le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires ainsi que le ministère de la Transition énergétique ont annoncé que les deux sites devraient être capables de produire autant d’électricité que la consommation électrique d’environ 1,6 million d’habitants. Cela représente plus du double de la population de Charente-Maritime.

Et la suite ? Le gouvernement a annoncé la tenue d’une « concertation post-débat » qui sera organisée par l’État et RTE « sous l’égide de garants désignés par la Commission nationale du débat public. Les garants veilleront à la qualité de l’information et de la participation du public pendant les phases de développement du projet à venir ».

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