Dans une tribune commune publiée le 7 mai dans Le Figaro, Emmanuel Macron et Friedrich Merz appellent à un « réalignement stratégique » des politiques énergétiques française et allemande. Le président français et le patron de la CDU, probable successeur d’Olaf Scholz à la chancellerie, plaident notamment pour une approche commune fondée sur la « neutralité technologique », concept cher à la France pour défendre le nucléaire dans les débats européens.
Les deux dirigeants souhaitent garantir « un traitement non discriminatoire de toutes les énergies bas-carbone », citant en particulier l’hydrogène, dans une tribune commune publiée dans Le Figaro. Cette position arrive à point nommé alors que la bataille fait rage sur la définition du futur « hydrogène vert » de l’Union européenne. Paris milite pour que l’hydrogène produit grâce à l’électricité nucléaire soit reconnu comme bas-carbone, une position refusée par Berlin jusqu’ici. La tribune évoque un possible rapprochement appelant à une « approche pragmatique » sur le sujet.
Autre point de convergence : le rôle du gaz naturel comme énergie de transition. Si cette idée fait consensus dans plusieurs pays, elle reste polémique à Bruxelles, notamment au regard des objectifs de neutralité carbone. Le gaz reste polluant, bien qu’il émette moins de gaz à effet de serre que le charbon, il reste brûlé pour produire de l’électricité ou chauffer. Les chefs d’État Macron et Merz estiment que certains États doivent pouvoir y recourir temporairement.
Le message de cette tribune demeure politique : sortir de l’affrontement entre Paris et Berlin sur l’énergie, qui a marqué le mandat de Scholz, pour favoriser une entente constructive. À travers le prisme de la neutralité technologique, comprendre le respect mutuel des choix technologiques, la France espère toujours ouvrir l’accès aux financements européens pour ses projets nucléaires, notamment des EPR2.
Enfin, les deux dirigeants insistent sur l’importance d’investissements massifs dans les infrastructures, en particulier transfrontalières. Le marché européen interconnecté de l’électricité est une arme face au risque de blackout. L’Espagne et le Portugal pointaient, lors de leur épisode récent, le manque de puissance d’échange transfrontalière avec la France et le reste de l’Europe.
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