En plein examen d’une proposition de loi sur l’avenir énergétique de la France, l’Assemblée nationale vient d’approuver un article important concernant le secteur du nucléaire. Cet article valide une relance massive de l’atome, avec une surprise, du côté de Fessenheim.
Une étape importante pour la relance du nucléaire en France vient d’être franchie. Lors de l’examen d’une proposition de loi sur le futur énergétique de la France, les députés ont approuvé un article portant sur la relance du nucléaire. Antoine Armand, ex-ministre de l’Économie, s’est félicité de cette décision en déclarant à l’AFP : « Nous actons une relance d’une ambition inédite : maintien du parc existant, construction de 14 EPR, décision d’un réacteur de 4ᵉ génération ».
Dans les faits, le texte de loi mentionne :
Pour atteindre ces objectifs, est prévue la mise en service de 14 EPR2. La construction de six d’entre eux devra être initiée en 2026 tandis que les 8 autres devront être lancés d’ici 2030. De son côté, le gouvernement souhaitait plutôt repousser la décision de construire 8 EPR2 supplémentaires d’ici à 2026. Le reste de la proposition de loi est encore en cours d’examen, et ce, jusqu’à vendredi.
À lire aussiEn accueillant une centrale nucléaire, ces villages français sont devenus de petits DubaïFait plus surprenant, le Rassemblement National est parvenu à faire adopter un amendement portant sur le redémarrage de la centrale de Fessenheim, qui avait définitivement été arrêtée en 2020. Les députés du RN ont profité d’une suspension de séance de quelques minutes, pendant laquelle l’hémicycle s’est vidé, pour faire voter l’amendement alors qu’ils étaient majoritaires. L’amendement en question a permis d’inscrire au texte de loi : « Procéder au redémarrage de la centrale nucléaire de Fessenheim et à la remise en fonction de ses deux réacteurs ».
En 2020, la décision d’arrêter les deux réacteurs de 900 MWe de la centrale avait été virement critiquée, notamment parce que cette dernière bénéficiait d’un avis favorable de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN, à l’époque, aujourd’hui ASNR) suite à sa visite décennale de 2013. À l’issue de cette visite, EDF avait investi plusieurs centaines de millions d’euros nécessaires à la mise en conformité de la centrale.
Cinq ans après son arrêt définitif, difficile de savoir si le redémarrage de la centrale est réellement envisageable. La préparation au démantèlement ayant bien avancé, il y a de fortes chances qu’une remise en fonctionnement des réacteurs nécessitent une enveloppe financière conséquente. Rappelons que, même si elle répondait aux exigences de l’ASN, il s’agissait de la plus ancienne centrale nucléaire encore en activité de France.
La suite de votre contenu après cette annonce
Notre Newsletter
Ne ratez plus les dernières actualités énergetiques
S'inscrire gratuitement